De la haine des hommes
« Vivre dans cette société, c’est au mieux mourir d’ennui. Rien dans cette société ne concerne les femmes. Alors, à toutes celles qui ont un brin de civisme, le sens des responsabilités et celui...
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le 1 févr. 2018
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Ce n’est pas un livre. C’est un cri. Une morsure. Une bombe artisanale glissée dans un sac à main. Valerie Solanas ne demande pas l’égalité. Elle dynamite le concept. Avec son SCUM Manifesto (Society for Cutting Up Men), elle signe le texte le plus punk, le plus drôle, le plus radicalement misandre jamais publié par une femme qui voulait pas juste l’égalité salariale — mais l’extinction des XY.
Solanas ne théorise pas. Elle assassine le patriarcat à la sulfateuse stylistique.
Elle écrit comme si le langage était un instrument de torture pour système hétéro, et chaque page est une gifle sèche à la bienséance. “Le mâle est une femelle incomplète.” Voilà, dès la première ligne, c’est posé comme un doigt dans l’œil de Darwin. SCUM, c’est une fiction politique déguisée en pamphlet, une satire furieuse où la guerre des sexes devient une guerre de classes, de gènes, et de karma foiré. Elle ne veut pas “abolir les genres”, elle veut réinitialiser l’espèce. Et spoiler : les mecs cis passent pas le premier tri.
Ce qu’on lit entre les lignes :
• Le délire misandre ? Une métaphore de la condition féminine sous pression nucléaire.
• Le projet de société ? Une utopie techno-saphique anarchiste et post-flics.
• L’obsession des “hommes inutiles” ? Une performance punk avant l’heure, à mi-chemin entre une drag king colérique et une oracle bien perchée.
Ce que ce texte est vraiment :
Un miroir déformant, cruellement drôle et tragiquement lucide. Une dénonciation pré-#MeToo, avant Internet, avant qu’on sache mettre des mots comme “charge mentale” ou “mansplaining”. Une femme qui, en 1967, disait déjà : « Le monde est gouverné par des enfants frustrés sexuellement qui jouent à la guerre et empêchent les femmes de créer quoi que ce soit de beau. »
En conclusion :
Le SCUM Manifesto, c’est la bible noire des tpg à bout, le mode d’emploi d’un féminisme qui ne demande plus la parole, mais l’arme, le micro, et la scène.
Un texte qui rit jaune, hurle noir, et ne te lâche plus une fois que tu l’as lu.
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Créée
le 22 juil. 2025
Critique lue 6 fois
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