Quand la saga cessera-t-elle d'être victime de son succès commercial, en passant systématiquement à côté d’une mise en scène ayant fait ses preuves par le passé ?
Je ne vais pas tourner autour du pot, cette série existe pour rentabilisé le rachat de la Fox et peinera à exister plus tard. Même si les tentatives sont louables, les intentions de retranscrire du frisson ne sont soit pas à la hauteur, soit pas à l’ordre du jour, et dans les deux cas j’en espérais autre chose.
D’un point de vue technique, je n’ai rien à redire, les effets spéciaux ne font pas ringard, la photographie est de qualité, bien que la lumière peine à se trouver une identité, contrairement à Alien Romulus. Les phases d’action laissent place au spectacle, au détriment de l'angoisse, avec un Alien tout droit sorti du salon de manucure et de la dentisterie du coin. Ma fille bavait plus que ça étant bébé, la tête de l’Alien a été lustrée chez Auto5 et enfin nous avons une belle pub pour Colgate quand il ouvre la… “bouche ?” et ce même après avoir déjà zigouillé quelques paires d’humains juste avant. Des détails pour beaucoup j’en suis sûr, mais cela pose encore un problème de vraisemblance… et si seulement il n’y avait que ça.
Les musiques reprennent certaines partitions de la trilogie originale, mais l’atmosphère a trop souvent peur du silence. On termine tous les épisodes par un son de métalleux déjà has been, nous sortant d’une atmosphère qui peine déjà à être angoissante. L’introduction ravira les fans d’Elliot Goldenthal, qui proposait une des meilleures OST de la trilogie (Alien 3), avec un petit coup de jeune pas désagréable. D'ailleurs, toutes les ouvertures sont un clin d'œil à la musique, aux bruitages angoissants, et au montage quelque peu épileptique du troisième film.
Les deux premiers épisodes annonçaient pourtant quelque chose de chouette, mais la série prend beaucoup trop son temps dans les épisodes 3 et 4. L'épisode 5 ne sert pas à grand-chose, à l'exception de revoir la trame du premier film… en moins bon. Elle m’a perdue au point de bascule de l'épisode 6 jusqu'au final qui...c'est un final ?
Du suspense ? De la tension ? Les héros sont beaux, ne transpirent pas, ne déchirent pas leurs vêtements, n’ont pas de séquelles dues aux affrontements ce qui fait perdre cette fragilité génératrice d’angoisse. On est loin de la combativité d’une Ellen Ripley, de la fragilité d’une Newt, de la fourberie d’un Ash, et même… de la prestation des acteurs de Romulus. Ici, les enfants partent en mission comme s'ils allaient à la fête foraine, car ce sont des putains de super-héros à la botte d’un patron mégalo, caricatural et énervant. Et enfin le pire… Rien ne se termine ! Car au fond de moi j'espérais une purge à la Alien vs Predator Requiem. Au moins, on aurait pu tourner la page… MAIS NON !
Il est, je pense, désormais impossible de reproduire une œuvre qui marque autant que sa genèse, et Disney en semble conscient. Donc… on recycle ce qui fonctionnait avant, parfois de manière honorable, mais plus souvent au profit d'une cible plus clémente, qui ne se vexera pas des maladresses et des choix douteux. L'Alien est devenu scrollable, oubliable, et… non je ne peux pas le dire… un bon toutou.
Allez… Il est temps de revoir ce qui fait la singularité d’une mise en scène efficace. Et ça, David Fincher l’avait très bien compris. Générique !
https://youtu.be/t2J8QmyaCUE?si=I-BOT8FhNX2KBT7u