Breaking Bad, c’est bien plus qu’une série. C’est une plongée méthodique dans la chute d’un homme ordinaire, et une œuvre qui interroge profondément notre rapport au pouvoir, à la morale et à l’échec.
Walter White, professeur de chimie sous-payé, bascule dans le monde de la drogue après un diagnostic de cancer. Ce point de départ simple se transforme rapidement en un récit haletant où chaque épisode resserre l’étau autour de son protagoniste. La série brille par sa narration rigoureuse : rien n’est laissé au hasard, chaque choix mène à une conséquence, chaque silence parle.
L’interprétation magistrale de Bryan Cranston donne corps à un personnage complexe, tiraillé entre orgueil, peur et ambition. À ses côtés, Aaron Paul incarne un Jesse Pinkman bouleversant, miroir brisé de la conscience morale que Walter abandonne progressivement.
Mais Breaking Bad ne se limite pas à une descente aux enfers. Elle questionne les failles du rêve américain, notamment à travers la précarité sociale et l’obsession de réussite. Le tout servi par une mise en scène soignée, où les couleurs, les cadrages et les silences participent à la tension dramatique.
Pourquoi 9/10 et pas 10 ? Quelques facilités scénaristiques dans la dernière saison rompent parfois la parfaite cohérence des saisons précédentes. Mais cela n’enlève rien à la puissance de l’ensemble.
En somme, Breaking Bad est une œuvre marquante, à la fois divertissante et profondément humaine. Une lente combustion qui, une fois allumée, laisse des traces durables.