The End Is Near
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John from Cincinnati est un objet télévisuel singulier qui cherche à déconstruire les codes traditionnels de la narration sérielle. Diffusée en 2007 sur HBO, la série s’inscrit dans une démarche expérimentale où le surnaturel s’invite dans un drame familial ancré dans le microcosme du surf californien. En lui attribuant la note de 5.5/10, je souligne avant tout un déséquilibre entre une ambition artistique réelle et une exécution narrative perfectible.
Sur le plan conceptuel, la série pose des jalons intrigants. La figure de John Monad, personnage énigmatique à la parole fragmentaire, incarne une rupture radicale avec la logique causale classique. L’approche quasi mystique du récit, faite de symboles, d’allusions religieuses et d’une étrangeté assumée, inscrit la série dans une veine métaphysique qui évoque par moments Twin Peaks ou Six Feet Under. Le spectateur est invité à décoder, à interpréter, mais rarement à comprendre de manière frontale.
Visuellement et atmosphériquement, John from Cincinnati est souvent remarquable. La réalisation capte avec finesse la beauté ambivalente des plages de l’Océan Pacifique et du quotidien des surfeurs, tout en insufflant une tension sourde qui alimente le sentiment d’étrangeté. La bande-son, discrète mais efficace, soutient cette ambiance contemplative.
Cependant, l’une des faiblesses majeures réside dans la gestion du rythme et du développement des arcs narratifs. Le choix de privilégier l’allégorie et l’ambiguïté laisse parfois les personnages en suspens, sans évolution significative. Les relations familiales, qui auraient pu constituer un socle émotionnel fort, restent souvent sous-exploitées au profit de dialogues cryptiques et d’interventions symboliques qui, à la longue, diluent l’impact dramatique. La série semble parfois sacrifier la clarté au profit du mystère, ce qui peut générer un désengagement progressif du spectateur.
En termes de jeu d’acteurs, le casting parvient à maintenir un niveau de qualité honorable, avec une mention particulière pour Bruce Greenwood et Ed O’Neill, qui réussissent à injecter de la densité à des personnages parfois limités par l’écriture.
En résumé, John from Cincinnati est une œuvre qui interpelle par sa singularité et son ambition conceptuelle, mais qui échoue partiellement à transformer cette audace en expérience narrative pleinement satisfaisante. Ma note de 5.5/10 traduit cette frustration face à un potentiel qui reste, selon moi, inabouti.
Créée
le 13 juin 2025
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