Histoire
L’histoire d’Ed Gein est fascinante en soi — inspirant Psychose ou Massacre à la tronçonneuse, ce que je ne savais pas — mais ici, elle est mal exploitée.
Le fond historique est bien réel, mais la série le transforme en spectacle macabre plus qu’en exploration humaine. De plus, il ment. Ed Gein n'a jamais de la vie aidé le FBI a arrêté d'autre sociopathes.
Scénario
Le scénario présente des longueurs et des changements de ton trop abrupts. À mon sens, la série aurait gagné à se limiter à six épisodes — le dernier paraît superflu, d’autant qu’il nous entraîne davantage dans les états d’âme du réalisateur que dans le cœur du récit.
Ed Gein semble être devenu, malgré lui, une figure fondatrice du genre, une sorte de père spirituel involontaire de toute une mythologie du mal, ce qui est particulièrement juste.
L’intrigue oscille sans cohérence entre drame psychologique et horreur pure, tandis que les dialogues paraissent souvent trop explicatifs ou artificiels.
Un traitement plus ancré dans le réel et moins dans le fantasme aurait été bien plus efficace.
Murphy ne creuse jamais véritablement la personnalité d’Ed Gein ; il préfère le spectaculaire au sens, le paraître au fond.
On a presque l’impression qu’il est lui-même passé à côté de son sujet — exactement ce qu’il prétend dénoncer dans le dernier épisode.
Quant aux insertions liées à Hitchcock, elles sont maladroites : les transitions sont trop abruptes et cassent complètement l’immersion.
Acteurs
Charlie Hunnam est très bon.
Le reste du casting est bon aussi.
Supplément
Visuellement, la série est indéniablement soignée.
Cependant, le supplément émotionnel — la profondeur et la réflexion sur la monstruosité humaine — s’effondre sous un ton trop sensationnaliste.
On a même l’impression, dans le dernier épisode, que le réalisateur rend un certain hommage à Ed Gein, ce qui est particulièrement malvenu.
La mise en scène et la narration donnent presque l’impression de vouloir en faire une victime, plutôt qu’un criminel.
Je maintiens qu’une société qui éprouve de la sympathie pour les meurtriers n’est pas une société équilibrée — et ce n’est en aucun cas une preuve d’empathie véritable.