Sur écoute par Sticky_Stevens
Avez vous déjà remarqué que la plupart des séries étaient construites sur le même schémas ? Quelques soit son contenu, chaque épisode s'achève par un rebondissement dantesque qui vous fera suer jusqu'à la parution du prochain. The Wire non. C'est d'ailleurs très troublant au début. Tout est lent, calme, l'action presque absente. On nous balade dans le quotidien de policiers, dealers, politiciens sans que rien ne soit fait pour nous pousser à continuer, à rester à leurs côté. On ne nous offre pas de méchants dealeurs à haïr, ni de gentil policier à aimer. Tout les personnages sont authentiques, bourrés de défauts, de qualités. Et peu à peu, sans vraiment vous en rendre compte, l'univers de The Wire vous happe tout entier. La ville, loin d'être un simple élément de décors, est ici la narratrice d'une histoire qui se répète sans fin, qui vous propose de suivre l'un de ses cycle. Les personnages sont ses marionnettes, qu'elle condamne à jouer dans sa pièce. Tous avancent pour mieux reculer, s'élèvent pour mieux retomber. Chaque personnage s'agite en vain, que ce soit dans le cercle vicieux de la rue, ou dans celui de la politique. Ils espèrent changer leur monde, et sont toujours déçus.
Souvent donc, vous verez de cuisants échecs. Bien plus rarement, de brillantes victoires, au coût toujours démesuré. Et lorsque le rideau tombe, après des heures passées à espérer que tout ces combats avaient un sens, on finis par comprendre que trop peu de choses ont vraiment changées. C'est ça la beauté de The Wire : on ne vous épargne rien, on ne vous fait pas de cadeau. Vous n'êtes pas un spectateur à ménager, à contenter, vous n'êtes que l'observateur impuissant d'une histoire qui vous dépasse.
Quand le tout dernier épisode s'est achevé, je me suis senti comme un citoyen de Baltimore qu'on condamnait à l'exil. Alors pour cet univers si travaillé, ces personnages et acteurs, The Wire, je te dis merci.