The Handmaid’s Tale n’a pas besoin d’exagérer pour faire peur : le monde qu’elle dépeint est un miroir amplifié de notre présent, pas une dystopie lointaine.

Dans la République de Gilead, les femmes fertiles sont réduites à l’état d’utérus ambulants, affectées à des Commandants comme on distribue du bétail.

Mais derrière ce système ultra-violent, il y a toute l’architecture du patriarcat contemporain : le contrôle des corps, la dépossession reproductive, la justification religieuse, la surveillance domestique, la violence institutionnelle.

Et surtout : le consentement fabriqué.


June, interprétée avec une intensité bouleversante par Elisabeth Moss, incarne la résistance à l’intérieur du piège. Ni sainte ni symbole, elle est rage, stratégie, désespoir et survie. Et autour d’elle, un chœur de femmes broyées ou complices : Serena, Aunt Lydia, Moira, Emily - toutes piégées dans un système qu’elles alimentent ou qu’elles refusent.


La mise en scène est glaciale et sacrée, presque liturgique : plans fixes, silences insoutenables, couleurs saturées.

Chaque épisode est une messe noire anti-patriarcale, où le pouvoir s’exerce sur la chair et les mots.


Pourquoi 9/10 ?

Parce que The Handmaid’s Tale nous dit que le fascisme patriarcal n’est jamais très loin : il est juste mieux habillé.

Parce qu’elle parle d’aujourd’hui, des lois anti-IVG, des violences d’État, des complicités entre genres.

Et parce qu’elle fait mal, mais nécessairement.

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le 21 juil. 2025

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