Les films les plus traumatisants selon BigDino

Annotation :

- une idée avec laquelle j'ai du mal encore aujourd'hui à être à l'aise, et j'adore ce film, vraiment. Que notre vie puisse être factice, passe encore, c'est surtout l'idée que l'on puisse être observé en permanence. Vous pouvez imaginer une chose pareille? Et sans frémir?

Annotation :

- C'était la première fois que je voyais un film de Wang Bing. Vraiment, quelle horreur. On avait l'impression d'être avec les prisonniers.
- Je n'ai plus jamais regardé un film de Wang Bing depuis.

Annotation :

- en même temps, le film cherche ça : un uppercut comme prise de conscience.

Annotation :

- Ne riez pas, mais aujourd'hui encore je suis mal à l'aise à l'idée de m'éloigner du rivage à la nage. La dernière fois que je l'ai fait, c'était certes il y a bien longtemps, autant je n'avais aucun problème à garder le rythme à la nage, autant j'étais pressé de regagner le rivage ^^.

Annotation :

- J'ai beau être habitué à la solitude, ou peut-être à cause de cela, les films sur le sujet me touchent particulièrement. Mais alors, l'idée qu'on ne peut même pas réellement communiquer, une solitude ontologique, pourrait-on dire, alors là non, je ne suis pas prêt.

Annotation :

- On sait que la cause animale a fait de nombreux progrès. A ce sujet, l'ère industrielle a fait beaucoup de mal : en invibilisant les maltraitances animales qu'elle généralisait pourtant (la consommation de viande par foyer ayant doublé), elle a permis d'installer une situation où la violence sur les animaux était, sinon moralement, du moins de facto acceptable.
- Alors il faudrait plus de films comme The plague dogs, le destin bouleversant de deux chiens échappés d'un laboratoire. Pour rappeller que les animaux aussi sont des êtres sensibles. Lorsqu'on les pique, ne saignent-ils pas?

Annotation :

- présence un peu limite dans la liste, parce que mes souvenirs se sont un peu estompés. Un deuxième visionnage confirmera ou non sa place ici. Mais je me rappelle que l'anxiété naît ici du vide. En fait, que voit-on dans Cure? Pas grand chose, et finalement ce n'est pas tellement effrayant. Sur le papier.

Annotation :

- Je ne sais pas trop ce que je préfère : considérer les deux actrices de Persona comme la psyché d'une seule et même personne, ou comme deux personnes différentes. Un mélange des deux, c'est encore pire, n'est-ce pas? La manière dont l'autre nous considère, voilà ce que cela fait de nous? De quoi se retirer un peu plus avant dans sa tour d'ivoire.

Annotation :

- voilà donc ce que font les retombées atomiques, et cela longtemps après que la bombe elle-même soit tombée? Mais ce n'est pas seulement ça, c'est aussi ce que la guerre fait aux survivants. Lieu commun? Peut-être. Mais tellement vrai.

Annotation :

- ce n'est pas tant le film, dont la forme n'a rien de traumatisant, puisqu'il s'agit d'une série d'entretiens, que la banalité de la pensée de Wirathu. Le génocide est tout à fait justifié, dans son esprit. C'est une caractéristique assez générale de l'homme : ce qui dérange doit disparaître. Que ce soit les amerindiens pour les jeunes états-unis et leur destinée manifeste, que ce soit les juifs, queers et gitans et autres pour les nazis, les opposants politiques et les ennemis de classe pour les staliniens ou les maoïstes, ou même les loups pour certains bergers, et les campagnes d'extermination d'espèces nuisibles : l'ampleur diffère peut-être, mais le schéma de pensée est le même. Ce qui dérange doit disparaître, par loi du plus fort qui vaut acceptation morale.

Annotation :

- vaut pour la présence des trois films : mais je trouve un peu surestimé le cycle par ailleurs, qui avance sa litanie de malheurs avec la délicatesse d'un rouleau compresseur dans un champ de marguerites. C'est sûr qu'on n'oublie pas Kaji de sitôt, après l'avoir vu pendant plus de neuf heures subir les pires avanies.
- Mais n'oublions pas une chose dans le film, c'est la faculté de l'homme à se retourner même contre les siens, s'ils ont le malheur de penser différemment. En période de crise, quand l'idéologie est poussée à son paroxysme, c'est là que cela devient le prétexte pour, au mieux, ostraciser, au pire persécuter l'autre. Il est tellement facile de juger celui qui pense autrement, plutôt que de réfléchir soi-même à son point de vue.

Annotation :

-J'ai bien hésité pour la présence de celui-ci. L'atmosphère de Hérédité est exemplaire certes, mais la fin, en tentant d'expliquer ce qu'on vient de voir, fait retomber le tout comme un soufflé trop cuit. Reste que j'ai trouvé que le film parvenait à instiller un malaise dès les premières images, pourtant assez neutres.