Call of Duty 1917. Casse-pipe en vue subjective POV.Commence et finit par dormeurs du val...

(Mitraille&morceaux de remarques à la sortie du film avec spoils; plan à venir).


_Résumé sans spoils: les soldats Scho-field et Blake sont envoyés en territoire ennemi.
(Ils m'ont rappelé Chester-field et Blutch dans Les Tuniques Bleues où il me semble il y avait aussi une mission suicidaire dans des tranchées(?)).


_Après Une vie cachée, le récent beau Terence Malick, 1917 me rappelle aussi parfois des jeux vidéos (les paysages et déplacements des personnages dans les jeux à "Monde ouvert à première personne (FPS)"). L'action est souvent filmée du point de vue d'un des héros (en POV) ou nous met en troisième compagnon. Du genre Call of Duty ; Wolfenstein : Enemy Territory ou MEDAL of Honor En première ligne

Il est d'ailleurs beaucoup question de médailles: Blake est encore fasciné par la perspective de rapporter en permission une médaille à sa famille. Scho-field en a déjà eues, mais les a "perdues"(échangées pour du vin...) et ne veut plus de permission. Il rappelle Baumer et ses permissions décevantes dans À l'Ouest, rien de nouveau.
Et par son nom, Scho-field rappelle Caul-field dans L'Attrape-cœurs qui avait aussi son lot d'aventures et rencontres dangereuses ou émouvantes. Caul-field se rêvait justement dans les hautes 'herbes' d'un champ de seigle . Il tombait(?) d'une falaise comme Schol-field tombera.
Caul-field voient les adultes comme des êtres faux et corrompus (« phony » comme sont pour Schol-field les médailles et leurs remettants).


_1917 m'a fait revivre en plus long la peur que j'avais eue en salle lors de La Ligne rouge de Terrence Malick notamment la scène des hautes herbes. Elle m'avait effrayé (elles sont devenues presque banalisées alors qu'elles ne l'étaient pas pour les vrais soldats).


_Je recherche la citation/réponse du Général/Colin Firth à Schofield(Blake?) lorsqu'il a demandé s'ils y vont seuls?



“If you want to go quickly, go alone. If you want to go far, go together.”
(souvent décrit sur le net (à tort?) comme un proverbe Africain)
(mais je ne suis plus certain que ce soit ce qu'il répond? )



_Dans la ville Française en ruine, j'ai aperçu l'affiche d'un cirque: 'Cirque de Louis', je me demande s'il est vrai?
Mais pour l'instant, en cherchant des infos, je ne tombe que sur un livre sorti en 1917 de Jack London (Michaël chien de cirque) et un Louis_Gassion et un Louis Mercanton.


_ J'ai reconnu et aimé le pauvre chef pleurant dans la tranchée finale: le toujours excellent trop méconnu Justin Edwards. Il joue le même genre de rôle de "lopette/planche pourrie à colonne vertébrale de bave"(sic) dans Thick of It, série aussi sur des guerres mais elles larvées et politiques. (nb.: Ce pauvre Justin Edwards n'est pas listé dans le casting sur SC).


_ J'ai reconnu aussi Andrew Scott, le méchant Moriarty dans les Sherlock. (Celui qui demande "quel jour c'est".) Mais hélas ce n'est pas sa meilleure scène (en VO, il me sonne même faux, dans cette scène là).


COME BACK TO ME!



Le "Come back to me" dit par Keira Knightley dans Reviens-moi/Atonement me touchait;
le "Come back to us X" au dos de la photo de sa famille émeut tout autant (X est pour kisses/baisers).





_Cette toute dernière photo de sa femme et sa fille explique à postériori comment il a reconnu si vite que le bébé pourtant sale et tout habillé était une fille et explique son talent et belle compétence à bien s'en occuper.
Et cette toute dernière photo de sa femme et fille explique à postériori où il est allé dans sa tête en Rêve Éveillé (merveilleux moments de nos vies) quand la réfugiée cachée lui nettoie sa plaie à la nuque.
Il n'a d'ailleurs peut-être pas été touché de longtemps...


DE HAUTES HERBES:
_Le film commence et finit par des sortes de 'Dormeurs du val' mais sans (encore) le "trou rouge" du poème d'Arthur Rimbaud (découvert grâce à l'école).
L'histoire commence par des soldats dormant les "pieds dans de hautes herbes".
Et il finit par un soldat dormant devant de hautes herbes.
Il retourne 'auprès de son arbre' qu'il regrettait avoir quitté au début.



_Ma grande désillusion...au sujet des pilotes:



A cause de films comme la Grande Illusion ou le trop méconnu Vainqueur du ciel, sur un héroïque pilote sans jambe, Douglas Bader, je me faisais une autre image des pilotes que celle présentée ici.
Les pilotes sont d'habitude présentés comme des gentlemen cultivés et classieux, mais pas celui-là. Pas de 'de' Boëldieu ou 'von' Stroheim dans cette scène de pilotes (soi-disant plus éduqués et "corrects" que les autres soldats).



_La Cerisaie:




"Ils ont même coupé les cerisiers" (blancs, en fleurs) dit Schofield,
mais Blake le rassure et m'apprend que même si ces troncs ont violement été saucissonnés victimes aussi de cette boucherie,
"...ils repousseront encore plus nombreux; leur bulbes/corps pourrissant en donneront encore plus". Beau et très fort message!



On revoit aussi plus tard des cerisiers en fleurs au bord de la rivière en furie quand il la descend.
Lors d'une émission radiophonique entendue de nuit au sujet de La Cerisaie de Tchekhov, de ses cerisiers et de sa rivière, des citations me ramènent au film et ces cerisiers en fleurs en deviennent moins un hasard.
Une Françoise Morvan m'apprend que:



_"La Cerisaie", la dernière pièce de Tchekhov (La Der des Ders?),écrite alors qu’il est mourant, est une épure. […] Tout se déroule ensuite sur ce fond de soleil bleu, de froid, de blancheur de la Cerisaie. Les couleurs, les paysages autour sont absolument essentiels, comme d'ailleurs les déplacements de lumière, tout est pensé comme une sorte de film".

Un André Markowicz parle de L’incapacité de prendre en compte le réel (comme certains Chefs de guerre?
"La Cerisaie" est une pièce sur l’impossibilité qu’ont les gens de "regarder la mort en face". Ranevskaïa est partie de la Cerisaie puisque son fils s’est noyé dans la rivière (comme Schol-field et ceux des cadavres flottants ?).



J'ai été gêné dans le film par le son des touches de piano qui me ramenaient dans la salle/réalité: du genre du morceau 'Isobel' par un Oskar Schuster.
or Françoise Morvan m'apprend que dans La Cerisaie, il y a un étonnant chant d'oiseau:Le chant du butor étoilé:



"C’est extraordinaire d’avoir mis le bruit d’un oiseau en plein milieu de la pièce. C’est un bruit de vide, c’est la maison qui explose en somme. C’est en même temps le bruit de la respiration de Tchekhov qui est en train de mourir d’étouffement.
Mais là, ce bruit, ce n’est pas un bruit, c’est une résonance. C’est comme un galet qu’on jette dans l’eau et qui fait des cercles autour de lui. Et là, c’est le chant d'un oiseau qui a une sorte de corde qui se tend dans le gosier et le bruit se répercute.
Le chant du butor, c'est exactement le bruit de la mort".
J'ai hélas un peu visualisé ce piano en plein milieu des montées de tranchées, comme cet oiseau dans la Cerisaie,
"C’est extraordinaire d’avoir mis le bruit d’un piano en plein milieu de la guerre".



__((Deux détails que je vérifierai quand je le revois:
_ mais pendant la chanson sur "la maman et la maison" dans la forêt vers la fin, personne ne le voit venir??? ne le sent s'approcher??? ou se retourne…c'est étonnant. Au moins une tête jetant un coup d'oeil aurait été bien.
_et pourquoi le frère très pressé au début, soudain veut prendre le temps de visiter/'investiguer' la ferme désaffectée???))


(((Ajouts du 18/01/20: Le texte de FloYuki (qui a eu la joie d'avoir un individu prenant des photos de l'écran de cinéma...) me ramène à la mémoire:
_ ma conviction pendant le film que le frère de Blake était déjà mort depuis bien longtemps avant le moment de l'ordre donné. Je pensais que ses chefs lui avaient caché l'information et l'avaient choisi pour avoir quelqu'un de très motivé à arriver à temps. (...comme en entreprise).
_je trouvais qu'ils marchaient peut-être sans précaution, surtout après le rat et l'explosion: après, je stressais encore plus à tout ce qu'ils touchaient et où ils marchaient.
Déjà qu'avant l'explosion, je m'attendais chaque instant à ce qu'une balle leur coupe la tête en deux, façon Naveen Andrews, celui de 'Lost', mais dans 'Planète Terreur' de Robert Rodriguez.
Après l'explosion des lits superposés, je pensais que tout était piégé: pourquoi marchaient-ils sur la voie toute en lattes de bois, toute tracée (prévue pour et par les Allemands) dans le champ et scène des canons cassés, je m'attendais à une explosion!
Et comment, n'est-il pas surpris de trouver un seau de lait encore frais et il le soulève sans penser à un piège?? Façon 'C'est quoi cette bouteille de lait'???
J'ai aimé le film, et ce ne sont que de tout petits détails&questions qui me reviennent. )))



Ajouts 19/01/20: Meurt-il à la fin?



_Même s'il est peu à l'écran, j'étais ravi aussi de revoir le très sous-estimé Daniel Mays (celui qui les réveille au début). Déjà bouleversant lors d'une autre guerre dans 'Reviens-moi/Atonement' où il voyait déjà son ami James McAvoy dépérir et malade.
Ces touchantes amitiés entre soldats rappellent les scènes dans La Grande Illusion où Gabin lave les pieds de son compagnon de cellule blessé au bras (Carette) et celle entre Donald Pleasence (aveugle) et James Garner dans La Grande Evasion.
_Je m'attendais aussi à ce que Schofield meurt comme James McAvoy d'une Septicémie?
C'est peut-être d'ailleurs le cas à la fin contre l'arbre: car n'oublions pas qu'il est sans Désinfectant et a plongé sa main blessée dans le jus d'un vieux cadavre souillé par des rats...

PierreAmo
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Daniel Mays: Prevost et Day Lewis ne sont plus seuls... et Les meilleurs films de Sam Mendes

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le 17 janv. 2020

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PierreAmo

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