Le miroir maléfique

Quelques spoils dans la review… Conjuring 4 est une conclusion de saga où l’on se dit « ouf… » quand on voit dans quelle direction s’est empêtrée l’univers depuis quelques années. C’est simple c’est en partie les mêmes défauts qui sont recyclés mais on va en parler en détails histoire de montrer à quel point je voulais aimer le film mais qu’il s’avère être moyen et la nostalgie y joue énormément. La première question que je me pose et que je me suis posé avant même de voir le film c’est pourquoi Michael Chaves ? Le mec a été responsable de La Nonne 2 et Conjuring 3 qui sont des flops critique. À quel moment tu laisses les clés de la conclusion d’une saga culte d’épouvante à quelqu’un qui la massacré plus tôt ? Parce qu’avec le temps il ne s’est pas amélioré et fonctionne sur les mêmes effets de peur encore et encore. J’en ai marre que l’on fasse passer la peur par l’outil abominable que représente les jumpscares surtout quand ceux-ci se résument à faire sauter de la pénombre tout et n’importe quoi. Pourtant tout n’est pas mauvais puisqu’on retrouve enfin un antagoniste démon qui prend des formes degueulasse comme la grand mère qui est immonde visuellement parlant mais aussi des formes plutôt effrayantes comme Abner mais que l’on voit dans deux scènes qui sont toutes les deux mises dans la bande annonce. J’aurai tellement aimé voir Abner dans plus de scènes. On préfère mettre en avant cette immondice d’effets spéciaux à plusieurs reprises, Michael Chaves n’ose même pas mettre cette grand mère à l’écran plus de 2 secondes par plan parce que c’est tellement moche que ça en devient grossier. Ed et Lorraine Warren offre quelque chose de plus supportable que dans Conjuring 3 mais souffre tous les deux d’une construction de film abominable. Premièrement on insiste pendant 1h de film sur les problèmes de cœur de Ed comme si c’était quelque chose que nous ignorons alors que le troisième opus ne parlait que de ça. Et pour ce qui est de Lorraine Warren elle n’est pas trop utile mise à part une fois de plus pour débloquer des facilités scénaristiques ou de servir de clé d’évolution pour sa fille. Cette dernière qui a totalement été oublié dans le troisième opus et qui revient par magie pour parler d’un sujet déjà traité dans Conjuring 2. Bon Michael Chaves a tout de même compris que l’enquête policière n’était pas une bonne chose dans la saga Conjuring et nous plonge dans le quotidien d’une famille. J’étais heureux jusqu’à voir que le développement de la famille est absent. Aucun membre est développé, on suit une famille de 8 membres dont la moitié ne seront même pas utilité une seule fois pour une scène d’épouvante. Nous ignorons même le nom de certains et ceux que nous connaissons sont oubliables car ils sont seulement des personnages qui sont confrontés à des phénomènes étranges. On ne connaît rien de leur vie, de leurs peurs, de leurs traumatismes, c’est absolument vide de scénario. Contrairement à Conjuring 1 et 2 qui utilisait soigneusement Ed et Lorraine pour développer les sentiments de la famille. Il faut aussi reparler de la construction abominable du film pour dire que le film souffre de longueurs insoutenables. Je pense qu’il n’est pas compliqué de deviner que 2h15 est évidemment trop long pour un film d’horreur de la trempe de Conjuring. Il n’est pas une blague de dire que l’on attend littéralement 1h45 de film pour que les Warren prennent enfin contact avec la famille Smurl ce qui n’est pas seulement long mais interminable. Le reste est ponctué de moments où l’on suit la vie de famille des Warren avec des histoires de santé, de mariage et d’anniversaire dont on se fiche légèrement pour ne pas dire entièrement. Le final est du même goût que le reste, une construction interminable pour un final expéditif, décevant et qui ne pousse même pas un peu les curseurs de l’horreur pour offrir un final marquant. En même temps quelle idée de faire un combat final contre un miroir comme ultime conclusion à Conjuring. J’aurai aimé à voir un exorcisme, des enjeux et même un peu de danger concernant le sort de Ed et Lorraine mais le film mise sur le pouvoir de la famille. Cette idée fait bonne mesure dans un Disney mais pas dans un combat contre un démon. C’est encore une fois une option de facilité dans une prise de risque qui est proche de 0, c’est vraiment le cliché du film d’horreur low cost c’est immonde. Pour finir j’aimerai juste parler du fan service qui est aussi immonde que tout le reste. Annabelle est utilisé comme un détritus qu’on balance dans le film comme si ça allait l’améliorer par magie. On ne sait pas ce qu’elle fout là et la scène de la Annabelle géante est juste incroyablement inutile, gratuite et purement inexpliquée que c’est presque un manque de respect à mes yeux. La scène du mariage à la fin aussi a sa bonne dose de fan service très mal amené et gratuite. Ça fait sourire 3 secondes mais on se rend compte des incohérences juste après et là on ne sourit plus. Heureusement que j’aime de tout mon cœur Patrick Wilson et Vera Farminga parce que je pense que le film aurait été un calvaire. Ça reste quand même un peu divertissant malgré tout et ça fait l’affaire pour rigoler lors d’une soirée !