Titre faisant référence à un des morceaux du film.


Hop, petit message au début, pour prévenir que je vais totalement spoiler le film.



Introduction



Voilà, je sors enfin une critique sur ce film et c’est je pense ma critique la plus complète (et chiante aussi peut-être, donc ne lisez pas tout d’un coup ^^). J’ai du analyser toutes les musiques du film pour un dossier, donc forcément c’est très long et je sais qu’en le disant, rallonge encore plus la critique. Je ne suis pas musiciens, loin de là, donc il y a forcément des erreurs et des imprécisions. Et, peut-être qu’en écoutant les musiques, vous arriverez mieux à suivre. Alors, j’aurai pu retravailler le tout mais, voilà ^^. Donc je ne vais peut-être pas présenter le réalisateur, si ce n’est dire qu’il prouve encore une fois, avec ce film, son statut de réalisateur d’exception.


« Django Unchained » est une réussite à tous points de vue : Tout d’abord, ce que l’on remarque directement est la photographie très travaillée de Robert Richardson, qui a déjà collaboré de nombreuses fois avec Tarantino. Le scénario est intéressant et prenant de bout en bout, servi par des dialogues de qualité et très bien écrits, prononcés par des acteurs d’exceptions. Jamie Foxx, dans son meilleur rôle, mais se faisant voler la vedette par moments, par le talentueux Christoph Waltz. Notons également, l’excellence de Kerry Washington, Samuel L. Jackson et de Leonardo DiCaprio. Le reste du casting est également brillant et toujours juste. Tarantino sait comment diriger ses acteurs et il le prouve une fois encore avec ce film. Comme d’habitude, Tarantino nous sert un film qui mélange humour et violence. Mais, à l’instar d’ « Inglorious Basterds », il met en scène ses personnages et explore dans un passé sombre de notre Histoire : l’esclavage qu’il met ici au premier plan. Le but de Tarantino, ici, est de nous montrer toute la violence de cette époque. Et l’utilisation de l’humour peut même nous rendre mal à l’aise. Enfin, comme à son habitude, il met en avant, et ce à outrance, la violence, avec des litres de sang qui jaillissent des corps. Il le fait pour évidemment divertir le spectateur, mais aussi pour lui montrer, avec son style, toute la brutalité et la Haine de l’époque. Il exploitera cette Haine, également, dans son prochain film : « The Hateful Eight »...


Que l’on aime ou non le cinéma de Tarantino, il y a une chose qui le caractérise et qui est difficilement critiquable : c’est sa façon de mettre de la musique sur l'image en mouvement. De Mr Blonde au rasoir de Michael Madsen, tranchant et coupant en dés à Coincé au milieu avec vous '' à Jackie Brown de Pam Grier glissant sur l'écran accompagné de Across 110th Street '', les films de Quentin Tarantino produisent fréquemment des moments musicaux emblématiques.


La bande-originale de notre film n’est pas le travail d’un seul compositeur, mais de plusieurs. En effet, c’est une bande-originale, comme à l’habitude du réalisateur, qui compose plusieurs musiques et de styles différents.


La musique de « Django Unchained » est typique du cinéma de Tarantino. Il s'est largement appuyé sur des chansons préexistantes pour remplir ses films. Ce sont des films particuliers où passé et futur s’entremêlent d’où cette musique éclectique. Or, comme le dit le réalisateur lui-même :


"Celui-ci en particulier, cependant, est un mélange soigné de chansons de la vieille école, de morceaux de soundtrack western spaghetti et de nouvelles musiques, ce qui est en fait une toute première pour moi."


Dans cette bande-originale, nous pouvons donc retrouver des morceaux des grands noms de la composition de westerns tel que Ennio Morricone et des morceaux de rappeurs modernes tels que Rick Ross. Un mélange de musiques préexistantes et de musiques écrites spécialement pour le film. Musique anachronique, certes, mais elle n’entachent en aucun cas le récit. En d'autres termes, lorsqu'il s'agit de musique non diégétique, la chronologie n'a pas d'importance car la chanson est destinée au public du cinéma et non aux personnages du film. La musique est destinée à compléter le film.



Django



Le cinéma de Tarantino, est connu pour être très référencé. Lorsque Tarantino s’attaque au western, le public est en droit de s’attendre à de multiples références faites à un des genres les plus connus du cinéma : le western. Le titre du film est la référence la plus évidente : « Django Unchained » au western de Sergio Corbucci, sorti en 1968 : « Django ». D’ailleurs, l’acteur de ce dernier aura même droit à son caméo vers le milieu du film. Il donnera la réplique au « nouveau » Django. Tout comme la musique : le passé et le présent se rencontrent. La scène de Corbucci, nous montre un homme solitaire, traînant derrière lui un cercueil et s’éloignant de plus en plus de la caméra...


«C'est chanté», dit-il avec un petit rire, «dans le style quasi-Elvis, par Rocky Roberts. Maintenant, c'était la chanson titre du film original de 1966 'Django'… J'ai toujours aimé cette chanson - je pense que c'est fantastique. En plus de ça, 'Django' était si populaire dans le monde entier, j'ai entendu des versions japonaises de la chanson, des versions italiennes de la chanson, j'ai entendu des versions grecques de cette chanson, parce qu'elle a été jouée partout ... »


«Je dois dire», ajoute-t-il, «quand j'ai eu l'idée de faire 'Django Unchained', je savais qu'il était impératif que je l'ouvre avec cette chanson comme une grande séquence de crédits d'ouverture. Parce que fondamentalement, ce film est fait dans le style d'un western spaghetti, et tout western spaghetti digne de ce nom a une grande séquence de crédit d'ouverture. En fait, si ce n'est pas le cas, je ne veux pas vraiment le voir. »


Tarantino est un admirateur du genre du « western » et de ses nombreux contributeurs tels que Sergio Leone ou encore Sergio Corbucci. Il était donc évident que le film commence par le thème de « Django ». La musique a été écrite par Luis Bacalov et interprétée par Rocky Roberts. D’ailleurs, nous retrouvons également l’esthétique du western avec ce décor au début et aussi avec les inscriptions du générique avec une police et un style qui rappellent les westerns de l’époque. Le film commence donc sur un plan d’ensemble fixe sur un paysage du désert. Un paysage très caractéristique du genre, qui rappelle le lieu emblématique : le Monument Valley. Le nom du réalisateur, Quentin Tarantino apparait ainsi que le nom du studio de production qui sont présentés en premier, écrit en grosse lettre rouge sang. Cette couleur est très significative dans ce film, puisqu'il est connu pour être très sanglant et violent. Nous aurons l’occasion de le voir au cours de notre étude. Aussi tous les noms des acteurs du film sont écrits de cette manière. La musique démarre, le nom de l'acteur qui joue le personnage principal (Jamie Foxx) apparait, et au même moment le chanteur, dans la musique prononce le nom de son personnage :Django. Ce détail nous montre donc que la musique a un rôle très important dans le film, puisqu'elle nous présente dés le début le personnage principal.
La musique est synchronisée avec l’image et nous pouvons le voir une nouvelle fois avec l’apparition du titre :
Nous abandonnons le plan fixe, la caméra bouge et vient se fixer sur le dos nu, couvert de cicatrice de Django, dont le nom apparait d'un coup et toujours au rythme de la musique quand le chanteur prononce "Django". Nous pouvons interpréter ce plan comme une façon implicite de la part du réalisateur de nous montrer le poids du passé du personnage qu'il porte littéralement sur son dos, qui est douloureux et plein de violence et que nous allons voir pendant tout le long du film. Le titre « Django » est en rouge, toujours en référence au film de Corbucci, mais le Unchained apparaît en blanc et après le Django, en retard, synchronisé avec un coup de fouet dans la musique. Pourquoi ? Il apparaît en blanc et dans une police et un style différent pour montrer la différence entre l’ancien « Django » et celui-ci. Tarantino va proposer quelque chose de nouveau, donc. Enfin, il arrive en retard, pour montrer que cela n’est pas encore d’actualité. « Unchained » signifie : ‘déchaîné’, que l’on peut comprendre de deux manières : de manière implicite : Django va agir avec violence et de manière explicite : Django va se libérer de ses chaînes. Mais pour l’instant, il n’est qu’un esclave, qui subit la pression de ses maîtres et la nature. L’image finit de nous présenter le personnage avec des plans de face, cette-fois, et un gros plan de profil. Un plan synchronisé avec les paroles :


‘When there are clouds in the skies, and they are grey.’


En effet, le décor est devenu gris. De plus, Django semble marcher en rythme avec la musique. Nous parlions de la nature précédemment : le plan suivant vient confirmer nos dires : nous avons droit à un dézoom optique brutal qui vient nous éloigner des personnages, de Django, pour nous montrer leur petitesse face à l’environnement qui les entoure. Le dézoom intervient, lorsque Roberts exclame : "Oh Django !" dans la musique, pour signifier peut-être le désespoir du personnage. Le plan suivant : un panoramique latérale vient également confirmer nos dires : un vaste désert si grand, si imposant que l’on a besoin d’un zoom brutale pour y distinguer nos personnages, encerclés par leur vendeurs et par cette nature impitoyable. La montagne qui leur fait face est immense comparée à eux, leur vie, leur violence et leur envie de révolte et de vengeance. Nous pouvons faire un parallèle avec le Romantisme, dans la littérature et la peinture qui évoque la grandeur de la Nature, comparée aux hommes. La montagne était là bien avant eux et restera là. Les hommes et leurs motivations ne seront présents qu’un court instant et leurs actes n’auront aucun effet sur cette Nature qui va perdurer. Nous pouvons donc, retrouver du désespoir dans la voix de Roberts et dire que leurs efforts seront vain et qu’ils sont condamner. Mais, il en sera peut-être autrement pour Django...En effet, sa voix s’’affaiblit, pour reprendre de l’ampleur dans le plan suivant, aidée par les instruments qui l’accompagne, ce qui montre qu’il reste de l’espoir. Nous voyons défiler ces pauvres diables, pour reprendre les propos du Dr. King Schultz. Nous pouvons remarquer le tronc d’un arbre à gauche du cadre, ce qui ne laisse que très peu de place aux personnages. Ce qui revient à montrer l’importance de la Nature et la faiblesse des esclaves qui doivent en plus affronter le froid des nuits désertiques. Nous pouvons observer leur état lors du plan suivant, très resserré sur leur visage sans émotion et leur regard vide. Lors du dernier travelling latérale, il y a encore plus de troncs que nous pouvons voir comme des obstacles à la liberté de ces esclaves. A noter que Tarantino a organisé son générique sur une journée entière, ce qui montre la difficulté de ces esclaves qui doivent avancer quoiqu’il arrive, sans aucune pause. Suite à cette musique, l’un des premiers sons audibles est le bruit des chaînes…
L’image nous a donc présenté notre personnage principal, place à la musique qui va nous permettre de comprendre le personnage. Donc, les premières paroles nous montrent que Django a un lourd passé :


‘Django, have you always been alone?
‘Django, have you never loved again? ‘


Django est un homme solitaire, depuis la perte d’un être cher. Roberts tente de le rassurer avec :
Love will live on, oh oh oh
Life must go on, oh oh oh
For you cannot spend your life regretting.


Et lorsqu’il prononce ‘regretting’, l’image nous montre le dos blessé de Django, qui montre sa douleur, son manque de raison de vivre. Nous pourrons le confirmer quelques secondes plus tard avec sa démarche et avec son regard vide. Ces paroles montreraient donc la situation mentale de Django et les blessures sur son dos en seraient l’allégorie. Toujours regretter, être enfermé dans le passé, ne peut pas avoir une bonne conclusion.


Django, you must face another day.
Django, now your love has gone away.
Once you loved her, whoa-oh
Now you've lost her, whoa-oh-oh-oh
But you've lost her for-ever, Django.
When there are clouds in the skies, and they are grey.
You may be sad but remember that love will pass away.


Ces lignes signifient que Django doit avancer, laisser le passé au passé et passer à autre chose, même si c’est une décision difficile à prendre, pour se libérer de ses chaînes qui l’enferment dans le passé pour ainsi dire. Après ‘But you've lost her for-ever, Django.’, les percussions sont de plus en plus basses, graves pour ensuite remonter dans les aigus et reprendre leur intensité pour les prochaines lignes, ce qui peut représenter le passage de la remise en question de Django qui va pouvoir ensuite avancer.


After the showers is the sun.
Will be shining


La musique est dure, assez triste, mais nous pouvons voir une note d’espoir. Après l’averse, le soleil brillera. Cela montre un avenir plus rayonnant, voire glorieux pour Django. De plus, le tempo de la musique est plutôt rapide, mais Roberts vient ralentir le tempo lorsqu’il prononce ces lignes, afin d’appuyer son texte, ce qui le rend marquant. Django va s’en sortir. Lorsqu’il s’arrête de chanter pendant un court instant, laissant place à l’instrumentale, la guitare rend des notes graves, mineures pour finir par des notes plus aigus, majeures : un phénomène que nous avons déjà rencontré quelques secondes plus tôt, afin de montrer la renaissance de Django. Phénomène que nous pouvons retrouver avec la voix de Roberts juste après. Cela se confirme avec :


Oh oh oh Django!
You must go on,
Oh oh oh Django


Rien n’est terminé, sa situation peut changer et va changer avec l’arrivée prochaine du Dr. King Schultz. D’ailleurs, en prononçant ces paroles, Roberts, se laisse aller à une envolée et nous pouvons observer un crescendo qui témoigne d’un changement d’état dans l’esprit de Django. La musique devient alors moins mélancolique. La musique en elle-même est principalement majeure, passant quelques fois, un court instant en mineur, pour repasser en majeur, ce qui est en parfaite cohésion avec les paroles de la musique.



The Braying Mule



Le Dr. King Schultz vient libérer Django et les esclaves de leurs chaînes et la prochaine musique intervient. « The Braying Mule », composé par Ennio Morricone pour le film « Two Mules for Sister Sara », un western signé Don Siegel, sorti en 1970 qui met en scène Hogan, un ancien soldat qui va aider une jeune femme, Sara, d’un viol et qui vont s’entraider pour accomplir la mission d’Hogan : celle de découvrir les failles des défenses d’un fort. D’ailleurs, elle intervient dans cette même séquence. Aussi, elle débute lorsque le dernier vendeur meurt, assassiné par les esclaves restants. Ce qui marque un nouveau départ pour Django. En effet, il s’en va, tout d’abord, dans la direction opposée des autres esclaves, ensuite, il s’éloigne de la caméra et enfin, il est accompagné d’un autre homme blanc, plus respectueux et il est à cheval. La musique vient clôturer cette étape dans la vie de Django et vient commencer une nouvelle. A l’image, nous pouvons le comprendre avec les éléments suivants : Il fait nuit, dans une forêt et les personnages sont de dos et lors du plan suivant, il fait jour, dans une ville et les personnages sont face à la caméra et se rapprochent d’elle. Le tempo de la musique est rapide, d’ailleurs elle est plus rapide que les personnages. Elle est également en rupture avec les ralentis qui surgissent au cours de la scène. Les ralentis servent surtout à rendre un moment plus important qu’il ne l’est déjà, mettre l’accent sur quelque chose d’inhabituel mais encore pour iconiser son personnage. Un ralenti débute sur un plan rapproché épaule de Django qui lève les yeux vers, comme le montre le prochain plan, des hommes blancs. Un plan, en plongée : ces hommes dominent Django. Ce dernier est très mal vu, en tant que personne noire tout d’abord. Ce qui est beaucoup plus flagrant, lorsque Django passe devant une corde de pendu et par une illusion d’optique, le spectateur le verra comme pendu à cette corde. Ces hommes ont le pouvoir sur lui, ou du moins sont censés avoir le contrôle sur lui. En effet, ce sont Django et Schultz qui provoquent le mouvement de la caméra et Django est à cheval, le premier esclave à cheval. De retour sur ce plan rapproché, comme si le précédent n’était qu’une vision, comme s’il n’existait pas, et nous voyons sur le visage de l’affranchi un certain malaise face à toutes ses personnes qui l’observent. C’est une situation totalement inattendue et inédite et ce qui suit le plan rapproché le montre. Tarantino a décidé de filmer le dessus du carrosse du docteur : une dent géante qui bouge. Cette-dernière représente le caractère comique et insensé de la situation. Ensuite, nous pouvons voir que ces deux personnages vont chambouler le quotidien des habitants, en témoigne ce médecin qui va arrêter d’exercer sa profession pour faire cette remarque ;


« C’est un négro à cheval ? »


De nombreuses autres personnes vont les observer d’un air suspicieux. Le plan où Schultz demande une réponse à la situation est en légère contre-plongée, ce qui signifier que Django prend de plus en plus le contrôle. L’image nous décrit bien un moment inédit dans la vie de ces personnes. La musique, quant à elle, se trouve être intéressante du fait de son étrangeté. En effet, elle débute sur des notes régulières de guitare, accompagnées d’un bruit très aigu et d’une percussion. Des sons que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Intervient ensuite, une flûte et des notes liées qui viennent apporter du calme et de la légèreté à la musique, qui vient contraster avec la guitare, mais cette dernière prend le dessus sur la flûte. La guitare et ses notes coupées traduisent une sensation d’oppression. Nous avions parlé de cette dent, au-dessus de la carriole : c’est un objet qui sort de l’ordinaire, presque absurde qui grince, en plus, et qui vient prendre place à la musique pendant un court instant, afin d’évoquer la surprise et l’imprévue de cette situation. Le quotidien du médecin, expliquant les étapes à suivre pour un traitement ( à noter que la musique est devenue plus normale, pour ainsi dire) est interrompue, par les notes toujours régulières d’un instrument étrange dont le bruit est proche de celui d’un barillet. A cela, vont s’ajouter des notes de percussions plus douces, moins régulières. Deux instruments totalement opposés, un oxymore musical qui vient traduire cette situation. La guitare revient, pour montrer l’oppression que subissent nos deux protagonistes. Tous les instruments sont présents et disparaissent l’un après l’autre pour ne laisser que la guitare jouant ses dernières notes, lorsqu’ils entrent dans le bar. Nous avons donc, droit à une musique étrange en parfaite cohésion avec la situation et à la réaction des gens. Finalement, seul Django réussit à tirer satisfaction de ce moment, bien que dérangé par tous ces regards. La musique se finira véritablement, lors d’un plan focalisé sur le tavernier qui va vouloir mettre Django hors de son établissement…



Rito Finale



Le prochain morceau sera plus différent. D’ailleurs, son arrivée sera si discrète, que l’on ne remarquera que très peu sa présence. Elle intervient, lorsque le docteur King Schultz va enfin discuter de son projet à Django et lui proposer un arrangement. Le ton va tout de suite devenir plus sérieux et les deux hommes vont tour à tour se rapprocher de la caméra. D’ailleurs, une fois n’est pas coutume, cette musique est tiré d’une partition d’Ennio Morricone, pour le film « La Cité de la Violence », sorti en 1970 et réalisé par Sergio Sollima, bien connu pour ses westerns lui aussi. C’est un film qui raconte l’histoire de Jeff Heston, un homme qui exerce la profession...de tueur à gages. La musique, « Rito Finale », est calme et en même temps mystérieuse et instaure du suspens et plus de valeurs à la discussion. Au niveau de l’image, nous pouvons observer un champ-contrechamp classique, mais nous pouvons remarquer que, l’amorce du docteur prend plus de place dans le cadre de Django, alors que le docteur est presque seul dans son plan, ce qui signifie qu’il a le dessus sur Django, c’est-à-dire, qu’il le sauve de sa condition d’esclave, qu’il l’aura sous ses ordres et qu’il décide de son avenir, ce qui le rend plus important.



The Braying Mule



Le prochain morceau est une réutilisation du morceau « The Braying Mule », qui intervient, à la suite du meurtre du Shériff de la ville par le docteur. Elle débute, synchronisée au mouvement de tête de ce dernier. Nous l’avons décrite, plus tôt, comme étant une musique étrange. Ici, elle est en parfaite adéquation avec la situation : les habitants de ce village ne sont pas habitués à assister à un meurtre de sang-froid et de leur shériff qui plus est. Aussi, si l’élément perturbateur était Django lors de la première utilisation de ce morceau, ici, les rôles sont inversés et c’est Schultz qui reprend ce rôle. L’affranchi lui demande s’ils ne devraient pas fuir, de manière rationnelle, mais il en décide autrement et rentre dans le bar. Cette musique décrit parfaitement le comportement inattendu, imprévisible et impromptu du chasseur de primes.



His Name was King



Le prochain morceau est également tiré d’un film : « On m’appelle King » de 1971 et réalisé par Giancarlo Romitelli. C’est évidemment un western, et à l’instar de « Django », cette musique est composée par Luis Bacalov et elle est interprétée par Edda Dell’Orso. Et évidemment, ce western met en scène l’histoire d’un tueur à gages…Cette musique vient donc faire la présentation du mentor de Django. Remettons-nous dans le contexte. Schultz vient d’abattre le Shériff et, par conséquent, le Marshal et ses hommes l’ont encerclé lui et Django. Après avoir débattu, Schultz parvient à s’en sortir :


« En d’autres termes, Marshal… Vous me devez 200 dollars. »


Ce passage est censé nous présenter le Docteur King Schultz et sa personnalité. Nous remarquons qu’il a gagné le débat, puisqu’il a baissé ses mains, il est confiant et ne se sent plus en danger. Et c’est à ce-moment, que débute le morceau, avec les percussions d’une batterie et accompagnées d’une guitare électrique et d’un synthétiseur, des instruments qui ne sont pas communs pour un western et enfin des cuivres viennent finir la partie avec des notes fortes et aigües. Quelques notes, qui viennent appuyer le moment, le marquer et le rendre mémorable. Elles montrent toute la prestance, le charisme et la classe de ce personnage. D’ailleurs, dans le plan suivant, le docteur sera seul dans son plan, l’accent est mis sur lui. Ensuite, nous avons un autre plan d’ensemble qui témoigne de la petitesse de l’homme face à la nature. Ces plans permettent de mettre en évidence les liens qui commencent à se créer entre ces deux personnages. Enfin, nous pouvons remarquer ce plan rapproché épaule sur Django qui semble être en rythme avec la musique. La scène se termine sur un plan semi-ensemble, de profil, le soleil de face qui permet de voir la silhouette des personnages. Un plan intéressant, qui les met en valeur. On pourrait y voir une symbolique. Ils sont éclairés par le soleil et pourraient être les élus, des personnes qui peuvent changer le cours des choses. Au niveau de la musique : elle est dansante, les notes sont dans le registre majeur et elles sont détachées. Un harmonica intervient lorsque nous les voyons tous les deux côtes à côtes.
Un homme habile, intelligent et capable de se sortir de n’importe quelle situation et avec une certaine arrogance. La musique se termine, lorsque le docteur sort du cadre, et non Django, preuve que sans lui la musique n’existe pas et n’a pas lieu d’être. Au niveau des paroles : Elles nous disent des banalités comme


« He had a horse »


« He had a gun »


Mais la ligne la plus intéressante est celle-ci :


« I knew he loved someone »


Schultz est un personnage solitaire qui a, auparavant aimé quelqu’un. Ce qui fait un point commun avec son associé : Django. Mais, nous pouvons également remarquer que le texte est au passé et la musique débute par :


« His name was King »


Cela peut mettre le spectateur sur la piste et lui donner des indices sur le sort de ce personnage. Sachant cela, la musique prend une tout autre direction et sonne différemment…



Norme Con Irone



Le prochain morceau intervient lors d’un flashback de Django, lorsqu’il raconte son passé au docteur et qu’il évoque pour la première fois sa femme. Le flashback en question nous montre les conséquences d’une évasion manquée de Django et de sa femme. Il nous montre un Django, désespéré et torturé en plongée : il subit. C’est un Django aux antipodes de ce qui va nous être présenté par la suite. Son interlocuteur, son maître, en légère contre-plongée le domine et lui explique les conséquences de son évasion. Bruce Dern joue très bien ce personnage, un personnage sadique qui représente à lui seul tout le mal que les esclavagistes ont pu infliger. Nous avons également l’impression de voir un autre film ici. En effet, ces lunettes de soleil jaune peuvent faire penser à un film de gangster des années 70. De plus, l’image est largement modifiée, voire surexposée, certainement pour appuyer le fait que c’est un flashback, que Django a changé, mais aussi pour montrer le côté menaçant de l’esclavagiste. Enfin, la musique est, à l’instar de « Rito Finale », tirée du film « La Cité de la Violence ». « Norme con Ironie », se veut menaçante pour appuyer les propos de l’esclavagiste, avec une guitare électrique à tendance mineure. Les notes sont détachées et aigües, ce qui instaure un malaise à la situation. La musique est très discrète et ne prend pas le dessus sur les dialogues, une musique d’ambiance, autrement dit.



Town of Silence



Le prochain morceau intervient lorsque Django évoque le nom de sa femme : Broomhilda Von Schaft, ce qui intrigue le docteur puisque c’est un prénom allemand. A l’image, nous n’avons qu’un plan moyen sur les deux personnages. Mais, après un fondu enchaîné, la femme de Django nous apparaît alors pour la première fois. Et là où le décor n’était composé que de rochers gris, pour les deux hommes, pour Broomhilda, le décor est plus chaleureux avec une Nature bien entretenue, un environnement, presque onirique, pour nous présenter ce personnage. De plus, là où les deux personnages ne ressortaient pas réellement du décor, pour Broomhilda, la profondeur de champ a grandement diminué pour la mettre en valeur. De plus, elle vient casser le quatrième mur, en finissant de se présenter elle-même. La musique, tirée du film « Django » : « Town of Silence » est un morceau très doux : quelques notes de guitares détachées dans le mode majeur, accompagnées d’une flûte. Des instruments et des airs qui rappellent la Nature, le décor de Broomhilda. Un havre de paix. Le film continue sur l’onirisme avec un coucher de soleil et nos deux personnages mis en évidence avec leurs silhouettes, pour revenir à la réalité dans un magasin de costume, où la lumière est plus habituelle. La musique y prend donc fin.



His Name was King



Le prochain morceau est une réutilisation de la musique : « His Name was King » où l’on nous fait entendre la fin de la chanson. Tout d’abord, les quelques notes, évoquées précédemment reviennent et interviennent, lorsque Schultz affirme que Django peut choisir son propre costume. Ce qui témoigne de sa bienveillance. Mais la scène est également comique. L’expression faciale de Django nous laisse entendre qu’il va choisir un costume à la hauteur. Une petite attente peut se créer, jusqu’à la révélation, au plan suivant, du costume, aristocratique, excentrique, voire même ridicule pour un personnage tel que Django, à l’image de l’esclavagiste qu’il va rencontrer : « Big Daddy » et de sa plantation. Nous pouvons observer leur arrivée dans ce lieu sous divers angles de vu, une arrivée qui fait impression et malgré la musique, l’accent est mis sur Django et sa nouvelle apparence. L’instant musical se termine sur « Big Daddy », regardant les nouveaux venus, un plan en contre-plongée, qui montre qu’il domine, pour l’instant… Au niveau de la musique : le caractère est toujours le même, le tempo aussi, mais ce sont les paroles qui vont nous intéresser. Elles vont finir de présenter le docteur King Schultz. La chanson nous dit qu’il avait un frère :


« (He had a brother)


Et qu’il ne rate jamais sa cible :


« And when he shot »
« Oh that man he never missed »


Mais par l’image, l’accent est mis sur Django, ce-dernier pourrait lui aussi être le
« King » de la musique. Nous verrons par la suite que lui non plus, ne manquera jamais sa cible. Les dernières paroles peuvent confirmer nos dires :


« Ride on King ride »
« You get your man »


S’il s’agit de Django, la musique lui dit de continuer, il tient son homme, son homme serait les frères Brittle, il tient sa vengeance. De plus, lorsque ses paroles sont prononcées, le début du morceau « Ancora qui » intervient, qui est le thème de Broomhilda. Nous pouvons donc conclure, que cette quête n’est qu’une petite étape vers sa femme. Il n’y a qu’elle qui compte et s’il fait tout ça, c’est pour la sauver, elle.



Freedom



Le prochain morceau, et l’un des plus marquants, intervient lorsque Django aperçoit un des frères Brittle à cheval, un fouet à la main, ce qui lui fait rappeler des souvenirs. D’ailleurs, la longue vue prend alors le rôle de la caméra. Nous avons de nouveau droit à une image largement modifiée, très bleue, surexposée, voire même presque en négatif, pour nous rappeler qu’il s’agit d’un flashback, un passé sombre, mais une époque désormais révolue. Une image qui instaure d’emblée un malaise. On nous présente les trois frères attachant la femme de Django pour les punir. D’ailleurs, le bruit du fouet est mis en valeur, ce qui montre le caractère sadique de ces personnages. Django essaie de les raisonner, mais rien n’y fait. Aussi, il y a une coupure très intéressante : en effet, Django prononce cette réplique :


« Ecoutez, votre Bible dit que... »


Et à ce-moment là, il y a une coupure. Nous pouvons comprendre cela, comme une critique négative, envers peut-être cet ouvrage, mais surtout envers les adeptes qui ne comprennent et mettent en pratique seulement ce qu’ils veulent, puisque la sentence va tout de même tomber. Ensuite, nous avons droit à un flashback dans un flashback. En effet, nous assistons à le tentative d’évasion de Django et de Broomhilda. Et ici, l’image est moins dérangeante et est presque normale. On pourrait même y voir un semblant d’espoir. Nous retrouvons, dans le plan suivant, une colorimétrie plus inhabituelle. Des poulets morts et déplumés sont représentés dans le cadre, une hache est même plantée dans l’un d’entre eux. Nous pouvons aisément faire un rapprochement avec les deux captifs, qui se sont fait capturer, une nouvelle fois et qui vont en subir les conséquences. Le plan est en plongée, d’ailleurs. Le plan suivant montre un des frères s’asseoir et attendre le spectacle, ce qui montre leur caractère sadique : un qui passe à l’action, un qui regarde et un autre qui feint d’écouter Django et qui se moque de lui. Nous pouvons remarquer, dans le plan suivant, que Broomhilda porte un chapelet autour du poignée, qui permet de montrer deux visions de la religion chrétienne, deux utilisations différentes… Ensuite, nous pouvons observer que la captive regarde dans la même direction dans deux plans à la suite. Les deux vont s’observer et s’embrasser, se donnant ainsi du courage, en sachant très bien qu’ils vont se faire rattraper. Un des frères finit par la fouetter sous les yeux désespérés de Django qui va même se mettre à genoux, pour implorer la pitié des frères. Le flashback se termine sur un retour au présent, avec un plan sur un des frères à cheval, synchronisé avec le coup de fouet. Au niveau de la musique : au début, nous pouvons écouter une partie de « Town of Silence », avec des notes de guitares qui se veulent menaçantes, ainsi qu’un son très aigu qui provoque le même effet, lorsque Django repère un des frères. Mais la musique qui va nous intéresser est interprétée par Anthony Hamilton et Elayna Boynton et fait partie du mouvement ‘néo soul’, preuve de la diversité musicale du film, mais nous y reviendrons. Elle intervient lorsque le frère en question est à l’image, ce qui fait souvenir à Django ses actes. Tout d’abord, le morceau s’appelle « Freedom » qui signifie « Liberté », un choix qui n’est pas anodin, pour un film qui traite de l’esclavage. De plus, c’est la première musique à avoir été écrite pour l’occasion du film que nous écoutons. Nous retrouvons une guitare qui joue dans des tonalités mineurs, accompagnée d’un tambourins. Un instrument très intéressant, puisque le son de ce dernier fait écho aux bruits des chaînes des esclaves. Nous entendons la voix d’Hamilton au début, mais les premières paroles interviennent lors de ce plan où le couple s’apprête à fuir. La musique est en adéquation avec les actions du film :


Felt like the weight of the world was on my shoulders
But should I break or retreat and then return
Facing the fear that the truth, I discover
No telling how, all these will work out
But I've come to far to go back now


Nous les voyons hésiter, mais après tout, ils viennent de trop loin et doivent y aller, tout en sachant le sort qui leur est réservé. C’est la tentative d’atteindre cette liberté qui compte.
D’ailleurs, dans ce plan, les paroles sont distinctes et audibles : la musique prend le dessus sur l’action. Alors que lors des plans où Broomhilda est attaché, la musique passe au second plan et les paroles sont moins audibles. Nous pouvons y voir une certaine symbolique : en effet, le morceau « Freedom » prend toute son ampleur lors des plans où le couple s’enfuit, notamment celui où ils sont en mouvement et pourchassés par les esclavagistes. Mais lorsqu’ils se sont fait capturer, la musique n’a plus de sens. Lorsqu’ils courent vers la liberté, la chanteuse prononce le refrain :


I am looking for freedom
Looking for freedom


De plus, ce plan se finit sur la phrase :


And to find it cost me everything I have


Et plus précisément sur le mot « cost ». Quoi qu’il en coûte, même s’il faut en passer par la torture, ils atteindront cette liberté. Nous retrouvons cette image modifiée et une fois encore, la musique passe en second plan, pour mettre en avant les cris puissants de douleurs de Broomhilda. Et pour le premier coup de fouet, l’on a ajouté de la réverbération pour montrer toute la violence de ce coup . Ces coups de fouet sont également mis en avant, passant au-dessus du morceau « Freedom »...Broomhilda, lors du dernier coup, implore le seigneur : on retrouve ici les deux façons de penser l’ouvrage qu’est la Bible : la violence contre la souffrance. Enfin, la scène se termine sur :


And to find it, may take everything I have


Nous retrouvons, ce thème de : quoiqu’il en coûte, ils doivent atteindre cette liberté. Ils ont la volonté de fuir, même si ça peut tout leur prendre, ils préféreront mourir en essayant de se libérer plutôt que de ne rien faire. Finalement « Freedom » est une des musiques les plus puissantes du film : en effet, c’est une musique calme, douce, mélancolique, même, mais douloureuse qui incarne le sort désespéré auquel Django et son peuple doivent faire face, donnant de l'émotion à ce film si violent et donnant à la bande-son de la profondeur...



La Corsa



Le prochain morceau, intervient lorsque Django rentre dans le champ, pendant que l’un des frères attache une esclave à un arbre et que l’autre récite un verset de la Bible porté sur la Justice. D’ailleurs, il a des passages de la Bible cousus sur ses vêtements. Une arrivée brutale soulignée par les instruments à cordes, en mode mineur, des notes graves et liées, qui instaurent un suspens et une tension à la scène. Le tempo est très rapide à l’image de la démarche de Django. L’air déterminé il s’avance de plus en plus vite, les notes deviennent stridentes. Cette scène sert à montrer au spectateur le nouveau Django. En effet, la situation est la même, seuls les personnages ont changé : une esclave va se faire fouetter et le même frère après avoir attaché l’esclave va s’asseoir pour admirer le spectacle. Mais Django, n’est plus le même, physiquement tout d’abord et psychologiquement. Cette-fois, l’histoire va se terminer d’une autre façon, il va se déchaîné. Lorsque John, la menace se rapproche, fouet à la main, de l’esclave, les notes deviennent de plus en plus aigües, ce qui vient perturber le spectateur. Les notes stridentes vont être interrompues par un nouveau plan sur Django, prêt à prendre sa vengeance, avec des notes qui retombent dans les graves et qui sont plus détachées. De nouveaux instruments entrent en jeu : des percussions, lorsque John se rend compte et réalise ce qu’il vient de se passer, mais surtout des cuivres. Elles interviennent lors de ce plan où Django est filmé en contre-plongée et tient une posture héroïque, les jambes écartées. La caméra se rapproche doucement de lui, passant d’un plan moyen à un plan américain, pour réellement mettre l’accent sur ce nouveau Django, son charisme et sa prestance. Ensuite, nous avons droit à des plans de face, rapprochés poitrine : l’un est confiant et en mouvement, tandis que l’autre est sous le choc et immobile. Il dégaine et abat John en lui lançant cette réplique :


« I like the way you die boy »


Une référence à une réplique du même style que lui a lancé John, lorsque Django s’est agenouillé. D’ailleurs, nous pouvons remarquer des similitudes dans la manière de filmer : en effet, lorsque Django dégaine il est montré dans un plan rapproché poitrine et John reçoit la balle dans cette même valeur de cadre. Mais lorsque Django tire, la valeur de cadre change subitement et nous passons à un plan moyen. La valeur change également pour John, mais c’est pour, non pas réaliser un acte héroïque, mais pour le voir s’affaler sur le sol et mourir. Une façon pour le metteur en scène et le monteur de montrer la puissance de Django et sa revanche sur John. Le tempo est devenu plus lent, les notes sont détachées, pour en quelque sorte nous laisser apprécier ce moment. Ensuite, l’image et le son passent au ralentis, on descend dans les graves, pour mieux mettre en évidence, mieux marquer le premier coup de fouet. La vitesse redevient normale et la musique repart dans les aigües. Le bruit des coups sera, à l’instar du morceau « Freedom », privilégié par rapport à la musique, pour nous montrer la violence de cette scène. Nous pouvons observer d’autres ralentis, ce qui permet d’amplifier le son du fouet dans l’air et lorsqu’il s’abat sur l’homme. La musique repart dans les graves et finit par une note constante. Enfin, (petit retour en arrière) nous pouvons remarquer que Django tire sur une des feuilles de la Bible cousues sur les vêtements de John, ce qui n’est pas anodin. En effet, il récite des écritures de la Bible sur la justice à une esclave, pendant qu'il la fouette. Il croit avoir raison. Il croit qu'il est supérieur, d'une race supérieure. Il la traite comme un être moindre et rien de plus. Django le défie alors et lui tire dessus. Son sang coule de sa blessure qui se trouve être juste au milieu de l'une des pages de la Bible. Considérant le fait qu'il parlait de justice avant sa mort, cela peut signifier que maintenant c'est la vraie «justice» qui est rendue, avec son sang coulant sur la page. Donc, en résumé, je pense que les pages de la Bible sont là pour démontrer sa croyance, qu'il est l'un des serviteurs de Dieu, mais elles servent aussi un autre but puisque sa mort et sa purge en plus des écritures symbolisent la «justice» étant faite.



Dies Ireas



Le prochain morceau prend place, lors de la chevauchée des premiers membres du Ku- Kux-Klan. C’est le prologue du Requiem de Verdi : « Dies Ireas », une référence au film « Battle Royale » un des films préférés de Quentin Tarantino. Nous avons ici une musique classique, preuve de l’éclectisme musicale du film. A l’image, nous avons tout d’abord, un groupe de cavaliers qui s’arrête, l’explication arrivera plus tard dans le film, suivi d’un plan d’ensemble sur une colline où apparaissent toute une horde de cavaliers, torche à la main. Un plan vraiment spectaculaire et très esthétique. Le montage est plus rapide qu’à la normale, avec l’utilisation de plans différents qui forment une boucle qui se répète. Les plans montrent la vitesse des chevaux, en montrant les pattes de ces-derniers au galop, les flammes et le vent sur les masques témoignent de leur vitesse. Nous avons droit à une chevauchée digne des plus grands westerns. Mais nous n’avons pas à faire à la cavalerie, mais plutôt aux Indiens. En effet, lors de cette course, ils vont émettre des cris, semblables à ceux des Indiens, « des sauvages » comme ils sont désignés dans les westerns. La musique est donc parfaitement choisie puisqu’elle est épique, elle se déchaîne. Ce que nous pouvons voir avec le choeur mixte et un orchestre composé de plusieurs instruments incluant des cordes, des vents, des cuivres et percussions. Le tout, nous donne une musique inquiétante, une ambiance pesante. En effet, cette musique est censé représenté la catastrophe de la fin du monde. La musique débute lorsque les cavaliers apparaissent à l’écran, avec une répétition de la même note. Les instruments jouent déjà à l’unisson. Le choeur fait son entrée, mais prend toute son ampleur lors du plan suivant, synchronisé avec la coupe. Lorsqu’il descende la colline, nous retrouvons la répétition de la même note. On monte en intensité et le choeur est mis en avant pour montrer le caractère épique de ce morceau. A première vue, nous pouvons penser que Tarantino, en utilisant cette musique, glorifie ce groupe. Et c’est le cas pendant un court instant, pour mieux les décrédibiliser, la scène suivante. Le but est ici de déconstruire le mythe et évidemment de critiquer ce groupe en les représentant comme des personnes ridicules, débattant sur la qualité des masques. D’ailleurs, la coupure est brutale, justement pour aider à la destruction du groupe…



Town of Silence



Le prochain morceau est une réutilisation du morceau « Town of Silence ». Elle intervient lorsque Schultz explique son plan à Django pour se préparer à faire libérer Broomhilda. Une musique douce, qui montre sa bienveillance. D’ailleurs, la musique arrive après que le docteur ait fini de raconter le conte allemand mettant en scène, la princesse Broomhilda, emprisonné en haut d’une tour, gardée par un dragon. A ce-moment, Schultz comprend les motivations de son compagnon. Ensuite, nous avons ce plan, où Django est de profil et net, tandis que le docteur est en arrière-plan et flou. Puis, il s’avance au même niveau que Django pour devenir net. C’est le moment où il a l’idée de continuer de collaborer avec lui pour ensuite lui rendre l’appareil. Pendant son discours, il va se trouver être protecteur envers lui, comme s’il était responsable de lui.



I Got a Name



Le prochain morceau n’est pas une référence à un westerns des années 70, mais un hommage à la musique de cette période avec une musique folk : « I Got a Name » de Jim Croce, sorti en 1973. Elle fait référence à un film, sorti la même année : « The Last American Hero », réalisé par Lamont Johnson qui raconte l’histoire d’Elroy Jackson et son rêve de devenir coureur automobile. A noter que la musique est sortie le lendemain de la mort de l’auteur. Elle intervient juste après l’arrangement entre nos deux personnages. Le plan débute sur la partie inférieure des personnages, pour ensuite remonter la caméra à leur hauteur. Le spectateur découvre alors un nouveau Django, dans un costume moins extravagant. Le titre « I Got a Name » prend alors tout son sens. Nous pouvons observer la véritable identité de Django. Nous pouvons remarquer un travelling arrière, ainsi qu’un panoramique latérale, où Schultz regarde Django en souriant comme s’il était fier de l’homme qu’il est devenu. Une véritable transformation de l’esclave libéré : du matériel humain à être humain. Django a un nom, est libre et peut avoir son propre cheval. En effet, il lui enlève sa selle d’origine pour la remplacer par la sienne. Nous pouvons remarquer la lettre ‘D’ sur cette-dernière. La musique utilisée a donc un sens. Django a un nom et il est fier de le porter. Il monte son cheval, les portes s’ouvrent comme par magie, il sort de l’obscurité pour véritablement commencer sa nouvelle vie, en témoigne leur galop vers l’avant, s’éloignant de la caméra. Ici, les personnages suivent le chemin inverse de leur arrivée dans la ville avec la musique « The Braying Mule », que l’on avait décrite comme étant étrange, voire oppressante, alors que « I Got a Name » est plus dansante et instaure une bonne ambiance. De plus, les deux se font un signe de tête, avant de partir, preuve de leur amitié naissante. Il est libéré. En témoigne ce plan, en plongée, lorsqu’ils traversent la ville : cette-fois, il n’y a plus de corde, pour le menacer. Là, il traverse la ville, sans être épiés. Les deux quittent la ville en se rapprochant de la caméra et en sortant du cadre, pour les retrouver, le plan suivant, de dos, s’éloignant de la caméra vers une Nature immense et spectaculaire. Ils continuent d’avancer et nous pouvons remarquer la référence faite au film « La Prisonnière du Désert », sorti en 1956 et réalisé par John Ford, avec ce plan composé de deux cavaliers, dans la neige et des bisons devant eux. Enfin, la scène se finit sur Django prenant un bain dans une source chaude. La vapeur se dégageant du lac, instaure un univers une nouvelle fois onirique afin de représenter Broomhilda, la femme de Django. La scène se finit sur elle avec un fondu enchaîné pour revenir à la réalité : Django s’apprêtant à gagner sa première prime. Au niveau de la musique : elle sert, évidemment à dynamiser leur voyage et à divertir le spectateur. Mais appuie sur le fait que Django est fier de qui il est. La guitare joue des notes en mode majeur, un air paisible. Les premières paroles interviennent lorsque nos deux personnages se font un signe de tête :


Like the pine trees linin' the windin' road
I've got a name, I've got a name
Like the singin' bird and the croakin' toad
I've got a name, I've got a name


Il déclare que comme n’importe quel être vivant, il a un nom dont il peut être fier. D’ailleurs, Django a une démarche qui montre toute la confiance qu’il a en lui.


And I carry it with me like my daddy did
But I'm livin' the dream that he kept hid


Ici, lorsqu’il se prépare à monter son propre cheval, Jim prononce ces paroles. Django porte son nom, comme son père l’a fait avant lui, mais lui va vivre le rêve que son père n’a pas pu réaliser. Un rêve de liberté et de révolte. Le refrain intervient, l’intensité et le tempo augmentent légèrement. Il intervient lorsque nos deux personnages s’en vont, au galop, quitter la ville.


Movin' me down the highway
Rollin' me down the highway
Movin' ahead so life won't pass me by


Des paroles qui signifient qu’il va avancer dans la vie tout en portant son nom et son rêve, comme s’ils faisaient partie intégrante de lui.
Le deuxième couplet arrive lorsqu’ils se dirigent vers cette Nature. Il suit le même schéma que le premier, mais cette fois :


I've got a song, I've got a song


Il porte cette chanson, comme faisant partie de lui et il va avancer avec cette chanson, même si ça ne mène nulle part, il y ira fièrement.


And I carry it with me and I sing it loud
If it gets me nowhere, I'll go there proud


Le refrain revient, puis la musique se termine sur des notes plus paisibles encore pour l’apparition de Broomhilda, comme si le temps s’était suspendu…



I Giorni Dell’ira



Le prochain morceau intervient après la mission effectuée, lorsque Django s’entraîne à tirer le plus précisément possible. La musique en question se nomme : « I Giorni Dell'ira », en référence au film « Day of Anger ». Un western sorti en 1967 et réalisé par Tonino Valerii, qui raconte l’histoire d’un jeune homme malmené qui va être pris sous l’aile d’un pistolero réputé et qui va lui apprendre le métier. Nous pouvons donc faire un parallèle avec l’histoire de notre film. La scène débute lorsque Django place une bouteille dans un bonhomme de neige. Le plan suivant est un gros plan sur sa main, la caméra remonte, pour être à sa hauteur et nous remarquons un dézoom optique. Le plan passe alors d’un rapproché poitrine à un plan américain, afin que nous puissions distinguer son revolver. Il dégaine, tir et va vérifier. Sa balle a atteint le milieu de sa cible. En contre-plongée, nous avons Django, un sourire en coin et l’arrivée de Schultz, qui remonte dans le cadre est presque comique. La suite, nous montre tout d’abord Django tirer et ensuite, le résultat de cette action sur le bonhomme de neige. Ce-dernier se décomposant de plus en plus sous les tirs de Django. Le montage est rapide pour rendre compte de son talent. Nous remarquons le même procédé à la suite de la scène, lorsqu’ils s’attaquent à un gang à eux tout seul. Django finit ses tirs par une nouvelle pose héroïque qui décrit son caractère, alors que Schultz enlève son chapeau pour faire tomber la douille, ce qui décrit son caractère comique et arrogant. Nous avons ensuite un nouveau voyage, dans cette neige qui rappelle une nouvelle fois le film de John Ford et nous avons leur arrivée, amenant avec eux tous les cadavres, chez le shériff. Au niveau de la musique, nous pouvons discerner des instruments tels qu’une batterie, une guitare électrique, des cordes (violons contrebasse), ainsi que des cuivres. Elle intervient lorsque Django retire son gant, avec la répétition consécutive de quelques notes : la seule différence est que la deuxième fois, la dernière est majeure, contrairement à la première. Les notes sont détachées et vont de plus en plus augmenter en intensité et en vitesse. En effet, lorsqu’il vérifie son tir, les cordes jouent de plus en plus vite et nous pouvons observer un crescendo, une montée en tension, qui atteint son paroxysme lors de la contre-plongée montrant Django, un sourire en coin, où tous les instruments jouent en même temps, ce qui donne ce son plus aigu. La trompette est mise en avant, c’est elle qui va venir accélérer le tout et donner plus de puissance à la musique. C’est une musique épique, mais nous pouvons dire qu’elle instaure une bonne ambiance, ce qui va à contre-courant avec la scène. En effet, nous assistons à une fusillade sanglante. Tarantino réussit à rendre cette scène « cool » avec l’utilisation de cette musique. Vers la fin de la fusillade, la trompette prend le rôle des cordes au début : une montée en tension avec la répétition du même air plusieurs fois, chacune étant plus forte et plus rapide que l’autre pour aboutir sur une note singulière où tous les instruments jouent à l’unisson, lorsque Django fait cette pose héroïque. La guitare revient, un rythme plus soutenue, monte également en intensité pour aboutir à une note constante, qui va baisser progressivement l’intensité de la musique et cette-dernière va se finir sur les mêmes notes de guitare. Cette musique et cette scène, montrent tout l’univers de Tarantino : une bonne musique dansante, qui vient accompagnée un univers sanglant. Nous pouvons faire un parallèle à une scène dans « Reservoir Dogs », sorti en 1992 où Michael Madsen, torture un homme tout en dansant et chantant une musique. Nous pourrions y voir une glorification de la violence, mais nous en reparlerons...



The Big Risk



Le prochain morceau, intervient lors d’un voyage, lorsqu’un texte expliquant leurs aventures arrive sur l’écran : un nouveau clin d’oeil aux films de l’époque. La musique est signée Ennio Morricone et semble ne faire référence à aucun film. Le monteur attend la sortie des deux personnages du cadre avant de couper et de passer au plan suivant, qui vient nous présenter le Mississippi avec un plan en plongée zénithale sur des esclaves enchaînés, marchant avec difficulté dans de la boue. La colorimétrie est très différente : là où nous pouvions observer de belles couleurs, avec des couchers de soleil, des couleurs lumineuses, là la couleur est plus terne, beaucoup plus froide et l’image est sombre, montrant la gravité de la situation. La caméra redescend à leur hauteur, pour être au plus près d’eux, pour observer leur condition d’esclave. De plus, on met l’accent sur ces sortes d’objets, autour de leur cou, qui limitent leur mouvement. Cette scène entre en contradiction directe avec la précédente. En effet, ici, nous n’avons plus une violence fantasmée avec des litres de sang qui jaillissent des personnages. Ici, nous avons la vraie violence subit par les esclaves. Un contraste intéressant dans ce film. Tarantino joue sur les deux tableaux et redevient sérieux lorsqu’il est nécessaire. Et pour le montrer, la musique est plus solennelle, plus mélancolique, dans la tonalité mineure. Les notes sont liées et calmes et le tempo est lent, pour appuyer sur le côté grave de la situation ainsi que sur la psychologie de Django : Lui est à cheval et ne peut rien faire si ce n’est regarder ces esclaves enchaînés. D’ailleurs, au début, il n’ose pas croiser leur regard, il a peut-être honte d’être en sécurité comparé à eux. Enfin, la musique s’arrête sur le registre présentant le nom de Broomhilda Von Schaft ainsi que son propriétaire, plus précisément, elle s’arrête sur le nom de Calvin J. Candie. Une musique calme et douce n’a plus de raison d’exister lorsqu’ est évoqué ce nom…



Minacciosamente Lontano



Le prochain morceau intervient à la suite de la rencontre avec le fameux Calvin Candie. Nous les voyons retourner à Candyland, avec un plan d’ensemble : les Blancs à cheval et les esclaves Noirs à pieds. Nous passons à un plan moyen montrant nos personnages rejoignant Candie, ce-dernier invitant même le docteur à s’asseoir avec lui. Django et Calvin se saluent. Ensuite, nous avons un flashback, où Candie nous dit qu’il existe, pour résumé :


« Un nègre exceptionnel »


Lorsqu’il prononce ces mots, la caméra, effectuant un panoramique latérale, vient s’arrêter sur Django. Plus tard, il continuera de vanter les mérites et la rareté de Django. De retour au présent, ils continuent d’échanger quelques mots. La situation pourrait paraître banale, mais le morceau vient contredire cette ambiance. En effet, la musique, pour le coup, nous remet dans l’ambiance western du film. On retrouve une référence au film du genre, en particulier « Les Cruels », sorti en 1967 et réalisé par Sergio Corbucci. Un film qui raconte l’histoire d’un ex-Sudiste, après la guerre de Sécession, qui n’arrive pas à se résoudre de la victoire des Nordistes et va établir un plan pour reformer l’armée Sudiste en volant une importante somme d’argent appartenant aux Nordistes. La musique est bien adaptée, puisque, dans l’histoire, nos personnages se trouvent dans l’état du Mississippi, un état du Sud des Etats-Unis. Nous pouvons trouver dans ce morceau, des percussions qui vont jouer de manière graves et régulières, mais elles sont accompagnées de quelques notes de batteries (cymbales). Des notes rapides, brutales et aigües, en opposition avec les graves. Le tout nous inspire une menace et une confrontation à venir. D’autres percussions prennent place avec des notes plus saccadées, ce qui renforce notre impression. Le tempo semble de plus en plus rapide avec l’ajout de nouveaux sons. Lorsque Calvin regarde Django, un court son grave qui remonte dans les aigües apparaît ainsi que des cuivres qui viennent renforcer le caractère inquiétant de la situation et donner plus de suspens. L’intensité de la musique semble augmenter également. La musique en elle-même est en mode mineur et instaure une rivalité entre les personnages, même s’ils se parlent normalement, nous sentons qu’ils font semblant, qu’ils jouent un rôle, qu’il y a un problème et que ça risque de dégénérer. Si nous retournons à l’image, lorsque Calvin complimente Django au restaurant, ce-dernier reste impassible et l’avocat de Calvin est présent, en amorce, dans le cadre, ce qui pourrait montrer le malaise de la scène. Lorsque deux de ces hommes approchent dans le cadre, des nouvelles notes de cuivres apparaissent : Django est mal-vu par les Blancs, mais également par les Noirs, en témoigne ce personnage, l’air menaçant, qui crache. Mais, un des hommes finit par provoquer Django et ce-dernier, avance vers lui et le fait tomber de sa monture. La musique s’arrête sur le hennissement du cheval. La bombe a fini par exploser, la musique d’ambiance, qui apportait du suspens peut s’arrêter.



100 Black Coffins



Le prochain morceau intervient, juste après un dialogue entre Django et Billy Crash: les deux s’envoyant des piques. Elle débute juste au moment où Django crache, symbole de la rivalité entre eux. Cette musique a été composé spécialement pour le film et a été produite par Jamie Foxx, l’acteur interprétant Django. Elle témoigne parfaitement de la diversité des musiques du film. En effet, c’est une chanson du rappeur américain Rick Ross, qui est d’ailleurs né au Mississippi. Elle se nomme « 100 Black Coffins » qui signifie « 100 Cercueils Noirs ». Un morceau hip-hop, appartenant au sous-genre du gangsta rap, voire de rap hardcore, un genre le plus connu pour sa violence et son caractère crue. Un morceau qui sort clairement du lot dans un western avec des musiques reprises dans des westerns plus anciens. Le morceau est forcément épique, nerveux et est en parfaite cohésion avec l’esprit de révolte de Django. Elle débute avec des sifflements, un des caractères de la musique du western, accompagnés d’un choeur qui peut rappeler les chants des esclaves au travail. Le tout est posé sur une instrumentale typique du rap, avec des basses et des drums, des sons courts et secs qui viennent enrichir la musique et lui donner plus de rythme et de puissance. Des notes de guitare électrique sont présentes et viennent accompagner le choeur. L’intensité de la musique augmente progressivement, en particulier celle des sifflements qui vient terminer cette introduction à un univers sombre et violent, pour laisser arriver les paroles. A l’image, nous pouvons remarquer cette contre-plongée qui vient mettre en valeur Django, comme si ce morceau a été composé pour lui, spécifiquement. Lors des autres plans, nous les voyons avancer : la musique est toujours présente pour dynamiser les voyages. Lorsque les paroles interviennent, un plan d’ensemble les montrant de profil surgit. Le refrain apparaît avec un plan de Django toujours en contre-plongée qui se met à fantasmer sa femme, habillée en jaune, couleur qui représente, la joie, la puissance, mais aussi le mensonge, un mensonge nécessaire pour la récupérer et la sauver. Sa femme disparaît, forcément, ainsi que les paroles, ne laissant plus que l’instrumentale. Nouveau plan sur Django, mais cette-fois, il n’est plus en contre-plongée, il est à sa hauteur, ce qui montre qu’il perd un peu le contrôle de la situation et pour y remédier, remet en place un esclave qui le scrute. Nous retrouvons bien à présent, le rapport de force symbolisé par la contre-plongée de Django et la plongée vers l’esclave. Pour montrer cette rivalité, la guitare électrique est dominante et est mise en avant durant la fin de la partie. Les paroles sont prononcés par une voix grave et très expressive, ce qui donne plus de force au morceau.


I need a hundred black coffins for a hundred bad men
A hundred black graves so I can lay they ass in
I need a hundred black preachers, with a black sermon to tell
From a hundred black Bibles, while we send them all to hell


Ici, dans ce couplet, le mot « Black » est utilisé de nombreuses fois, ce qui confirme cette idée de révolte et peut-être l’idée d’inverser les rôles. En effet « Black Preachers » et « Black Bibles » pourraient faire écho à John Brittle, qui récitait les versets de la Bible avant de torturer des esclaves. La haine attise la haine et l’envie de passer à l’acte se fait ressentir. On retrouve avec cette musique l’univers violent de Tarantino.


Suite, plus tard, y a une limite de caractères...

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le 9 avr. 2021

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