Ce qui a du séduire Natalie Portman est d'associer son statut d'actrice à celui de productrice sur ce film. Jane got a gun est aussi un western qui met en avant un personnage féminin ce qui n'est pas tellement courant ( si ce n'est Olivia Wilde dans Cowboys et envahisseurs,Sharon Stone dans Mort ou vif entre autres) dans ce genre si codifié où la femme doit être secourue ou une bonne mère de famille. Ici, Jane Hammond est une femme qui prend les armes puisque la croisée sur son chemin d'un dénommé Bishop a profondément changé le cours de son existence et plutôt en mal. Natalie Portman,mère elle-même dans la vie, a du être touchée par cette femme de la fin du dix-neuvième siècle qui revendique déjà d'être l'égal de l'homme tout en ayant intégré tout ce que cela implique dans cette Amérique qui cicatrise après la guerre de Sécession. Les deux hommes sur sa trajectoire, Frost et Hammond, représentent aussi les deux versants de cette Amérique déchirée entre son indépendance d'esprit pour le premier et le gain facile pour l'autre (ce qui ne l'empêche pas d'avoir une conscience). La tournure des événements fera que les deux amants apparemment opposés de Jane la défendront contre cette ordure de Bishop (Ewan Mc Gregor,second rôle consistant)et que Jane reprendra à ce moment précis les rênes de sa vie. Le sujet hollywoodien au possible est contrebalancé par l'énergie des trois acteurs principaux (Portman,Emmerich,Edgerton) et leur conviction de défendre trois identités complexes. Le réalisateur Gavin O'Connor ( qui a remplacé au pied lever une femme réalisatrice) parvient aussi à capturer l'Ouest avec des plans remarquables et des scènes de flingues bien foutues. Voilà un film qui fait passer un bon moment sans vouloir prétendre à accrocher son nom aux grands classiques du western. Tout un ensemble que grâce à Jane got a gun, Natalie got a film. Un film qui prouve que la jeune actrice/réalisatrice a trouvé dans la production un challenge supplémentaire où elle ne prête plus son enveloppe d'actrice à l'industrie par le simple fait de camper un rôle. La trentaine va décidément bien à Natalie Portman et j'espère la voir dans des projets où elle a toujours envie de s'investir autant.

Specliseur
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le 27 janv. 2016

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