Voir le film

Cette critique repose sur ma propre interprétation du film, et je ne prétends pas détenir la vérité. Je déconseille d’ailleurs de la lire avant d’avoir vu I’m Thinking of Ending Things, tant ce film énigmatique mérite d’être découvert sans influence, pour que chacun puisse en tirer sa propre vision.



Charlie Kaufman signe ici un film vertigineux sur la mémoire, le regret et les vies qu’on ne vit jamais. Sous ses airs de drame amoureux déroutant, I’m Thinking of Ending Things se révèle être, selon moi, une plongée dans la psyché d’un homme d’entretien solitaire, enfermé dans ses souvenirs et ses illusions.


La jeune femme que l’on suit tout au long du film n’existe peut-être pas : elle serait la projection idéalisée d’un amour passé, ou d’un amour jamais vécu. Chaque scène devient alors une réminiscence, un mélange de réalité et de fantasme, où Kaufman brouille volontairement la frontière entre ce qui fut et ce qui aurait pu être.


Le film devient une errance mentale, un dernier voyage avant la fin, où un homme revisite son passé avec la douleur d’une rupture jamais surmontée. Le dernier plan, cette voiture enneigée sur le parking, résonne alors comme une fin silencieuse : peut-être que tout ce voyage n’était qu’une réminiscence avant la mort, un dernier film projeté dans son esprit avant que la neige ne recouvre tout. 

Theeolc
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 5 oct. 2025

Critique lue 12 fois

Theeolc

Écrit par

Critique lue 12 fois

D'autres avis sur Je veux juste en finir

Je veux juste en finir
Sergent_Pepper
8

Logical wrong

La raison humaine à l’épreuve de l’irrationnel amoureux. Tel pourrait être la vaste thématique qui unit la majorité des projets de Kaufman, du scénario d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind (un...

le 7 sept. 2020

126 j'aime

24

Je veux juste en finir
mymp
5

Eternal boring of the sadness mind

Grand tripatouilleur de l’âme humaine, de l’état dépressif chronique et des atermoiements conjugaux, Charlie Kaufman, depuis les succès de Dans la peau de John Malkovich et Eternal sunshine of the...

Par

le 11 sept. 2020

66 j'aime

4

Je veux juste en finir
Moizi
8

diablement efficace

Je sais que les films scénarisés par Kaufman sont un peu étranges, mais je n'avais jamais vu une seule de ses réalisations et c'est vraiment bon. Alors oui c'est cryptique à souhait et la fin tire un...

le 6 sept. 2020

45 j'aime

3

Du même critique

Le Portrait de Dorian Gray
Theeolc
8

Une autopsie tranchante de la décadence sociale

Classique incontournable de la littérature victorienne, Le Portrait de Dorian Gray est une autopsie magistrale de la société, réalisée par Oscar Wilde avec une plume aussi élégante que tranchante. Ce...

le 6 oct. 2024

2 j'aime

Oui
Theeolc
3

Cacophonie visuelle et sonore

Avec Oui, Nadav Lapid signe une œuvre qui déroute plus qu’elle ne captive. Le film oscille entre guerre et fête, entre gravité et exubérance, mais ce contraste finit par se diluer dans un ensemble...

le 29 sept. 2025

1 j'aime

I Love Peru
Theeolc
6

Condor et cœur brisé

Avec I Love Peru, Raphaël Quenard signe un film hybride, quelque part entre autofiction et mockumentaire bricolé. Ce dispositif donne lieu à des moments à la fois drôles et gênants, où la frontière...

le 19 juil. 2025

1 j'aime