L'Espion
6.3
L'Espion

Film de Russell Rouse (1952)


Lorsqu’au bout de plus d’un quart d’heure, Ray Milland solitaire se sert un verre d’alcool, je me souviens du Lost Weekend, sorti sept ans avant.

Mais jusque là, j’ai eu surtout l’impression de voir la suite logique d’une tendance amorcée dès le début de la Guerre Froide avec Le Troisième Homme, à savoir quelque chose qui est au film d’espions ce que Le Samouraï de Melville sera plus tard au film policier : aucune parole n’a été dite et la caméra ne quitte pas les faits et gestes méticuleux du personnage principal.

Sauf que ça dure. Résultat : musique omniprésente. Jusqu’au bout ? Je garde le silence. Comme un espion.

Un espion a une vie qui n’a rien à voir avec un film de James Bond, ça, on le savait déjà. Mais là, on est plus loin pour l’acteur principal du magistral Espions Sur La Tamise que du Lost Weekend déjà cité, les deux films n’ayant d’ailleurs qu’un an d’écart.

Ici, la tentation n’est pas l’alcool mais la voisine d’en face, une qui, dans la Gam des Rita, me fait bien plus d’effet que la Hayworth.

Et comme il est très difficile, quand on est cinéphile, de ne pas avoir de références, quand notre homme grimpe tout en haut de l’Empire State Building, on croit se retrouver au sommet de la Statue de la Liberté dans le Cinquième Colonne du père Hitchcock dix ans plis tôt.

Mais la fin n’est pas la même et à la performance de l’acteur, elle ajoute l’originalité du scénario, je ne vous en dis pas plus.


rere15
7
Écrit par

Créée

le 24 juin 2025

Critique lue 16 fois

rere15

Écrit par

Critique lue 16 fois

D'autres avis sur L'Espion

L'Espion
rere15
7

Tu parles d’un film parlant !

Lorsqu’au bout de plus d’un quart d’heure, Ray Milland solitaire se sert un verre d’alcool, je me souviens du Lost Weekend, sorti sept ans avant. Mais jusque là, j’ai eu surtout l’impression de voir...

le 24 juin 2025

L'Espion
JanosValuska
6

Silence en musique.

Film très inégal et assez peu passionnant pour ce qu’il est : Le film noir. Le truc c’est qu’il a une originalité de taille, il est muet, enfin sans paroles. Pas un mot pendant 1h30. C’est que de la...

le 6 sept. 2021

L'Espion
RENGER
4

Une véritable performance d'acteur mais aussi un véritable OFNI de la part du cinéaste

La principale originalité (pour ne pas dire, l'unique) de The Thief (1952) est d'avoir été entièrement réalisé sans aucun dialogue (!). Un film muet (donc sans sous-titre ni intertitre comme dans les...

le 16 sept. 2011

Du même critique

The Substance
rere15
8

Un peu d’histoire, tout commence avec Eve

Oui, d’abord un peu d’histoire du cinéma. Si dans la Bible, toute cette histoire de paradis perdu commence avec Eve, à Hollywood, mesdames messieurs, toute cette histoire d’un public réclamant...

le 11 sept. 2025

1 j'aime

Szíriusz
rere15
4

« Siriusly » ? Une « curiosité ».

« Siriusly », si par hasard un gus lit les lignes que j’écris, il n’aura aucun mal à deviner que si j’ai vu ces jours-ci ce film hongrois de ce temps-là, réalisé bien des années avant Jancso et...

le 27 août 2025

1 j'aime

La Plus Précieuse des Marchandises
rere15
9

L’amour est plus fort que la shoah

Ce film, c’est un conte et l’action se situe quelque part en Europe. Or si je fais le compte des contes européens qu’on a pu me conter depuis ma plus tendre enfance, le bilan est globalement...

le 15 août 2025

1 j'aime