Cette nouvelle adaptation/remake de L’Homme qui rétrécit est plutôt réussie. Pour ma part, il n’atteint pas le niveau du film de 1957, parce qu’il en est très proche et que je n’ai pas vu quelque chose de nouveau dans cette histoire, mais plutôt une belle mise à jour visuelle.
Les effets spéciaux sont irréprochables et vraiment bien foutus, et Jean Dujardin, qui porte le film, s’en sort très bien. Il amène parfaitement l’émotion là où il faut.
La réalisation n’en fait pas trop. On est dans un film de genre premier degré, mais de la part de Jan Kounen, j’aurais préféré quelque chose de plus poétique, de plus atypique. Ça aurait donné au film une plus grande identité pour le démarquer de l’original.
Cet aspect premier degré est une qualité, je trouve. Le film ne dure qu’une heure et demie et il n’y a pas de gras. La narration est épurée au possible : on suit seulement l’histoire d’un homme qui rétrécit. Pas de sous-intrigues, pas d’explications cartésiennes qui videraient la substance du concept. Et ça, ça fait du bien.
C’est dommage qu’il y ait cette voix off qui revient expliquer de quoi parle le film. Pendant l’introduction et l’épilogue, oui, elle ne gêne pas, mais pas pendant le cœur du film. Heureusement, elle n’est pas si présente que cela, mais elle déborde de l’image : celle-ci se suffit à elle-même.
Peut-être que j’en ai un souvenir biaisé, mais j’ai l’impression que l’original allait plus loin dans la réflexion métaphysique. Il est très marquant comme film : la fin faisait ressentir le vertige de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Mais c’est peut-être un souvenir faussé.
C’est une bonne chose que l’on continue de raconter cette fantastique histoire. Et si cette version peut permettre à de plus jeunes générations de la découvrir, alors c’est une bonne chose. Même s’il n’est pas au niveau du classique de 1957, c’est un remake honnête, généreux et respectable.