Micro critique hasardeuse pour pallier une humeur miteuse par des comédies girly douteuses (2/5)
Dès la première seconde, alors que KT Tunstall occupe l’oreille, on est replongé en 2006.
Comme dans Miss Congeniality, on essaye de nous gober qu’Anne Hathaway n’est pas canon, tout en réussissant par ailleurs l’exploit de rendre Emily Blunt totalement vulgos et donc sans charme.
Une réplique de Meryl Streep, exposant un pull bleu à priori anodin pour ce qu’il représente, parvient à justifier l’intérêt de la mode (qu’à titre personnel je considère comme un enfant néfaste de l’hyperconsommation et du capitalisme à outrance) de façon plutôt bien argumenté et apporte ainsi une certaine substance à toute cette histoire. Histoire qui en manque par ailleurs cruellement puisque balançant le personnage d’Anne Hathaway dans ce nid de vipère sans réelle justification : c’est une jeune diplômée en journalisme qui va bosser un an dans un milieu qui n’a rien à voir avec ses études et dont elle se fout éperdument, pour faire les basses besognes de sa patronne. Son job n’a aucune plue-value pour son parcours, et le petit épilogue revient d’ailleurs à dire que cette parenthèse n’a servi strictement à rien, tant professionnellement que sur le plan de sa vie personnelle.
Pire encore, la morale façon “If you can’t beat them, join them” est douteuse, dans la mesure où le syndrome de Stockholm initialement esquissé est vite balayé pour essayer de nous faire prendre la Streep en empathie. Son personnage est une personnification de la toxicité au travail (raison de mon humeur miteuse susmentionnée en préambule), et on tente de justifier ce comportement sous couvert de la difficulté pour une femme d’être à cette position, et de montrer que c’est sa vie familiale qui en patit. Ignoble partis pris. Rien ne justifie un tel comportement, peu importe l’angle et le contexte. Et le final, ce sourire compatissant d’Anne Hathaway pour son ancienne tortionnaire est comme un glaviot à la face de toutes les victimes de harcèlement au travail.
Dommage que le message soit si affreux, il y a sinon une vitalité appréciable au métrage et un duo d’actrices au top.
Les autres micro critiques de ce cycle impromptu:
Miss Congeniality
Legally Blonde
Freakier Friday
Legally Blonde 2: Red, White & Blonde