Magnolia est le troisième long-métrage de Paul Thomas Anderson sorti en 1999 avec Tom Cruise, Philip Seymour Hoffman, Philip Baker Hall, Julianne Moore, John C. Reilly, Jason Robards, William H. Macy, Jeremy Blackman et Melora Walters dans les rôles principaux.
Magnolia est un film choral suivant neuf personnages dont les destins s'entre-croiseront au fur et à mesure de l'intrigue allant d'un patron de chaines télé, à une sorte de gourou faisant des séminaires de séduction (et c'est Tom Cruise qui joue ce personnage !) !
Magnolia est une parabole sur le passé, avec ses regrets, ses réussites, ses moments de solitude et ses répercutions sur notre présent par le biais d'un film choral, inspiré de ceux de Robert Altman avec des personnages qui ont l'air tous particulièrement différents des uns des autres, mais qui au final, ont bien plus de similitudes que l'on pourrait le croire au premier abord notamment grâce à l'utilisation d'un seul emplacement pour l'ensemble de l'intrigue : la vallée de San Fernando, si chère au réalisateur agissant comme le pédoncule voyant se dresser les pétales que sont les personnages !
Les coincidences des événements de Magnolia trouble facilement notre logique cartésienne tant ces fameuses coincidences deviennent déterministes comme la pluie de grenouilles qui fait partie des dix plaies d'Egypte. Tout cela pour nous dire qu'à l'instar de cette fameuse pluie de grenouilles, nos destins peuvent être aussi imprévisibles !
Moins stylisé que Boogie Nights, mais comme dans celui-ci, on retrouve ses mouvements de caméra avec de longs travellings pour placer ses personnages dans l'espace temps durant leur voyage. Malgré les mouvements de caméra, Paul Thomas Anderson ne tombe jamais, même dans les scènes d'actions dans la facilité de la caméra tremblante à la Jason Bourne pour donner un aspect chaotique, il garde un sens aigu du cadre, soignant ses compositions aussi bien lors de séquences caméra à l'épaule ou non !
Magnolia a la particularité de ne pas se servir du passage du temps, mais des changements de météo pour servir son découpage servant la vision du réal tout en amplifiant certaines séquences à l'instar des films de Kurosawa.
Il profitera de son budget pour expérimenter en changeant de caméra ou de pellicule comme lors d'une séquence dans le passé en noir et blanc.
Le montage ressemble quant à lui, beaucoup à celui du Cuirassé Potemkine qui a comme théorie, le fait de lier deux événements différents dans le même espace temps, sauf que Magnolia va encore plus loin, en effet, le film lie les expériences de multiples individus au sein d'une même symphonie !
Le budget de Magnolia a beau être supérieur à celui de Boogie Nights, PTA utilise toujours de nombreux acteurs de ces précédents films : Philip Baker Hall, John C. Reilly, Philip Seymour Hoffman, William H. Macy, Luiz Guzman, Julianne Moore et Melora Walters délivrant certaines de leurs meilleures performances par leur dévouement à la vision d'Anderson.
Parmi les nouveaux venus dans le cinéma de PTA, nous avons évidemment Tom Cruise, parfait dans ce rôle de dragueur ultime ainsi que Jason Robards qui signe son dernier film après avoir joué le Cheyenne dans Il était une Fois dans l'Ouest ou le gouverneur Lew Wallace dans Pat Gerrett et Billy le Kid. Il nous délivre ici une performance qui prend aux tripes de cet homme rongé par les regrets d'avoir fait les pires choix possibles, alors qu'il est sur le point de mourir ...
La B.O est composée par Jon Brion et Aime Mann (l'épouse de Michael Penn, compositeur de la B.O de Boogie Nights) qui fournissent des compositions de musique classiques se mariant parfaitement avec les scènes, notamment grâce à la maîtrise du son de Paul Thomas Anderson, comme lors de la scène de révélation du personnage de Tom Cruise, où le son finit par se stopper pour nous véhiculer les impressions du personnage.
Pour conclure, Magnolia est l'aboutissement d'une première partie de carrière dirigé d'une main de maître par ce jeune réalisateur Angelin, mais est-ce que la suite sera aussi teinté de succès ? Est-ce qu'il arrivera à se réinventer là où beaucoup se sont brûlé les ailes ?
Vous le saurez dans le prochain épisode de la rétrospective PTA.
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Créée
le 1 mars 2020
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