Beaucoup de soleil, peu de surprises.

Ari Aster soigne sa mise en scène comme un rituel païen : chaque cadre est millimétré, chaque cri est étouffé par la lumière blanche d’un été sans fin.

Visuellement, Midsommar est hypnotique. On s’y noie lentement, happé·e par un cauchemar fleuri, esthétisé jusqu’au malaise.


Mais passé l’envoûtement des premières scènes, le film s’enferme dans sa secte comme dans un schéma trop balisé.

Le folklore devient formule, le choc devient attendu. Et l’émotion peine à émerger derrière le vernis conceptuel.


Dani, pourtant figure centrale, reste prisonnière du dispositif : celle qu’on voudrait voir exploser ne fait qu’errer, anesthésiée, jusqu’à un final visuellement fort mais émotionnellement tiède.


Midsommar se veut subversif, mais finit par être un peu sage dans sa radicalité : trop sûr de ses effets, trop refermé sur son esthétique.



Pourquoi 6/10 ?

Parce que c’est un bel objet, mais qu’il sonne trop creux pour être vraiment cruel.

Parce que la lumière ne suffit pas à brûler, et que la secte ne fait plus peur quand on en devine chaque pas de danse.

guipolgpl
6
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le 21 juil. 2025

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