Le sacre de l'été
Le plus immédiatement troublant devant Midsommar, c'est sans doute – comme à peu près tout le monde l'aura relevé – de se retrouver face à une œuvre horrifique toute faite d'été, de ciel bleu, de...
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le 3 août 2019
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Ari Aster soigne sa mise en scène comme un rituel païen : chaque cadre est millimétré, chaque cri est étouffé par la lumière blanche d’un été sans fin.
Visuellement, Midsommar est hypnotique. On s’y noie lentement, happé·e par un cauchemar fleuri, esthétisé jusqu’au malaise.
Mais passé l’envoûtement des premières scènes, le film s’enferme dans sa secte comme dans un schéma trop balisé.
Le folklore devient formule, le choc devient attendu. Et l’émotion peine à émerger derrière le vernis conceptuel.
Dani, pourtant figure centrale, reste prisonnière du dispositif : celle qu’on voudrait voir exploser ne fait qu’errer, anesthésiée, jusqu’à un final visuellement fort mais émotionnellement tiède.
Midsommar se veut subversif, mais finit par être un peu sage dans sa radicalité : trop sûr de ses effets, trop refermé sur son esthétique.
Pourquoi 6/10 ?
Parce que c’est un bel objet, mais qu’il sonne trop creux pour être vraiment cruel.
Parce que la lumière ne suffit pas à brûler, et que la secte ne fait plus peur quand on en devine chaque pas de danse.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films : anatomie du cauchemar
Créée
le 21 juil. 2025
Critique lue 3 fois
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le 3 août 2019
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Tout était bien parti pourtant : un prologue efficace et puissant, une mise en scène froide et chirurgicale à la Shining qui sait captiver et créer une ambiance joliment anxiogène, et la présence à...
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le 1 août 2019
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32
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le 1 août 2019
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