Rapaces le dernier long-métrage de Peter Dourountzis trouve le titre juste. Le thriller haletan prend pour cadre un féminicide survenue dans les fin fonds d'une France masculiniste et raciste. Le film met en scène un journaliste expérimenté Samuel (Sami Bouajila) et une journaliste débutante, sa fille Ava (Mallory Wanecque), venu faire un stage chez son Papa pour tenter de se rapprocher de ce dernier. Tous deux finissent par élucider une enquête de féminicide à l'acide sordide. Non sans nous faire penser au long-métrage césarisé de Dominique Moll, La Nuit du 12, dans lequel un policier (Bastien Bouillon) tente coûte que coûte de retrouver l'assassin d'une jeune femme incendiée.
Même si le suspense se tient jusqu'au bout et que la narration est exaltante, on ne sait pas vraiment quel est le sujet de ce film. Est-ce un film sur ces crimes sexistes qui surviennent tous les deux jours en France ou sur ce métier saugrenu de journaliste d'investigation, entre détective et romancier ? Toujours est-il que le thriller est réussi et que la relation père/fille, bien qu'un peu cliché permet de s'attacher davantage aux personnages. Mais c'est la question du féminicide et de l'ascension des idées d'extrême droite en France, pourtant intéressante, qui est un peu, à regret, laissé de côté.
Rapaces prouve que le cinéma américain n'a pas le monopole du bon thriller mais laisse en plan des questions de fonds, frôlées mais pas vraiment traitées.