Dérapage miné

Le film s'ouvre sur une sortie de route, et se termine (littéralement) sur les rails.

Nous voilà plongés dans le quotidien de ceux qui vivent en marge, des anormaux, des différents. La présence d'estropiés et d'endeuillés montrent ce qu'il en coûte de suivre cette voie qui, même dans l'oubli de soi et l'abolissement de toutes perceptions que représente la fête sous drogue, finira par être rattrapée par la douleur (on pensera à la scène du frein à main, ou à celle des mines).

On peut regarder ce film comme un film d'ambiance, et bien que comportant quelques lenteur, le visionnage sera réussi. En revanche, une autre lecture s'ouvre, qui le rend moins pertinent : en montrant les marginaux, ce film montre certes l'aspect difficile inhérent à la différence ou l'exclusion. Mais Oliver Laxe semble les condamner sans les montrer capables d'un mode de vie alternatif et viable. En définitif, seule la normalité triomphe et permet une vie durable.

En d'autres termes, si vous voulez vous sentir bien, échapper à la mort comme aux tracas de la vie, vivez dans la moyenne comme la masse commune standardisée.