La mère adoptive maléfique...
Un frère et une sœur, placés chez une nouvelle mère adoptive dans une maison isolée, découvrent un rituel terrifiant qui bouleverse leur réalité et les confronte à des forces...
le 4 juil. 2025
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Bon, je peux pas dire que je l’attendais le nouveau film des frères Philippou... "Parle à ma main" était un petit film sympatoche mais qui avait le souci que me posent l’extrême majorité des films d’horreur contemporains : j’en avais rien à foutre. Mais alors, rien du tout. J’avais juste noté, un peu comme tout le monde, qu’il y avait là une volonté de bien faire et que les deux frangins avaient œuvré avec une certaine honnêteté. Je peux pas dire que ça avait marché, mais l’intention était là et je leur laissais bien le bénéfice du doute étant donné que je voyais sans souci qu’une vieille bourrique dans mon genre était très très loin d'être le public cible de cette pochade a priori pensée pour des gens trop jeunes pour savoir qui était Jacques Chirac.
Bref, le nouveau film des Philippou sort donc en ce moment précédé d’un bouche à oreille dithyrambique et, pour une fois, pas trop usurpé. C’est certes un brin exagéré mais, vu la dégaine de la concurrence, on le comprend et on souscrit sans peine à l’enthousiasme général. D'abord parce que Bring her back parvient à accumuler les bonnes idées et lorgne là où il faut, troussant son intrigue de culte ésotérique cheulou avec beaucoup de soin. Le film n’hésite pas à jouer sur les ellipses en laissant un certain nombre d’éléments narratifs hors de portée du spectateur, ce qui est plutôt bien vu. Alors c'est peut-être pour justifier d'éventuels prequels qui viendront faire fructifier le succès attendu, mais en l'état c'est plutôt malin. Ainsi, les tenants et aboutissants foutraques et mystérieux de cette version VHS du Necronomicon, avec ce qu’on en sait, ce qu’on en pite et surtout ce qui nous glisse entre les doigts, participent habilement à l’excitation que procure toute cette moulinette. Même lorsqu'il s’en ira rationaliser la démarche esotérico démoniaque de la grande prêtresse génialement antipathique du portninwak dégueulbif (superbe Sally Hawkins), on ne comprendra pas forcément grand-chose à toute cette bouillabaisse de sorcellerie farfelue. Cette confusion fonctionnant parfaitement bien avec l'ambiance de grand huit qui file à toute berzingue dans le crado que propose le film.
Face à la daronne foldingo, il y a deux ados campés par de jeunes acteurs extrêmement convaincants, Billy Barratt et Sora Wong. C’est le premier rôle de Wong qui, mal voyante, interprète ici une jeune fille aveugle avec un talent indéniable. Ses expressions et son regard singulier participent pour beaucoup à l’inquiétante étrangeté que dégage le film. Et puis, entre ces deux ados orphelins et la mère adoptive abusivement timbrax, il y a un autre gamin, joué par le jeune Jonah Wren Phillips, et qui mérite à lui seul le visionnage du film. Les enfants au cinéma, c’est parfois très compliqué mais c’est ici géré avec un brio indéniable. De plus, bien qu’éprouvant, le spectacle pourra offrir dans l’intimité de sa conscience une légère satisfaction à tous ceux qui ont dû subir un jour les turbulence de l'enfance, notamment enfermé durant 5h dans un TGV.
Mais il y a surtout là un réel plaisir à voir s'affronter les parcours doloristes des différents protagonistes, chaque trajectoire pouvant revendiquer incarner, in fine, le cœur du film et de son récit. La prestation bien accordée des acteurs et ce scénario assez malin (reposant pourtant sur une histoire plutôt balisée) participent à cet équilibre absolument jouissif. Tout le monde a visiblement pris cette affaire très au sérieux et ça se voit à l’écran. Les deux frangins parviennent à maintenir l’intérêt du début du film à sa conclusion, saupoudrant leur histoire de scènes chocs convoquant parfois le grotesque, mais sans jamais sombrer dans le ridicule. C’est scabreux, plein d’idées loufoques et de fluides corporels dégueulasses, joyeusement méchant et finalement plutôt tragique… Et donc, outre l’évident Simetierre, j’ai souvent songé à Drag Me To Hell, mais sans la dimension comique et sans chèvre qui parle bien sûr. Bring Her Back est en tout cas une chouette réussite et parvient à illustrer les drames intimes que provoquent les accidents domestiques avec une truculence contagieuse.
Créée
le 2 août 2025
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le 4 juil. 2025
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Comme pour Talk to Me, formellement c'est de haute volée. L'imagerie est âpre et viscérale comme jamais. C'est du cinoche qui imprime la rétine. Après, faudrait vraiment que les fréros Philippou...
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le 2 juin 2025
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le 7 juil. 2025
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J'ai trouvé ça vraiment chouette à suivre, déjà parce que les dialogues sont souvent bien écrits et portés par des prestations réussies. Mel Gibson joue tout en retenue, glissant parfois quelques...
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le 3 nov. 2024
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