Superman
6.2
Superman

Film de James Gunn (2025)

Enfin vu. Je suis resté confiant jusqu'à le voir moi-même mais, bien que je sois plutôt un bon iencli des films de Gunn, celui-là a quand même vraiment moins bien fonctionné, même si je n'ai pas trouvé ça mauvais pour autant. C'était... ok.


D'abord, l'écriture. Les dialogues bourrés de phrases d'exposition ont été légion et ça m'a systématiquement sorti du film. De manière générale l'écriture m'a vraiment paru très... j'en sais rien... Infantile ? Peut-être espérais-je un truc plus campy à la Spider-Man de Raimi, et pas une guimauve sans saveur (une facette qui venait déjà partiellement tâcher GotG3).


En fait, j'ai l'impression qu'un adulte a échoué à écrire une histoire pour adultes racontées à des enfants, bricolée puis aseptisée maladroitement de toutes pièces.


Ce n'est pas tant le ton facilement léger qui me dérange, mais plutôt la dissension entre cette apparente simplicité narrative et thématique et l'évident conflit IRL que Gunn a tenté de singer. Il y a quelque chose de presque déconnecté de la réalité et irrespectueux de cette dernière d'y imposer une telle couche de formole pour le conformer à un récit aussi mielleux.


Ça ne sert ni l'intrigue, ni le film, ni le contexte dans lequel il sort. On va en salles pour oublier le monde injuste dans lequel on vit et Gunn nous indique le sourire aux lèvres qu'il suffit d'un peu d'espoir (et d'une bimbo plus maline qu'il n'y paraît) pour faire tomber le méchant Neta.. Ghurkos. Le conflit n'aura plus qu'à être littéralement balayé d'un simple revers de la main et on pourra alors oeuvrer pour des jours meilleurs en chantant Toi + Moi de Grégoire (je françise un peu le stéréotype).


Manquait presque Falcon débarquant pour dire "you can do better dictator".


À côté de cela par contre, on a un univers qui fourmille déjà tellement de vie, on a envie de voir ce que la suite pourrait donner tant il y a de la promesse. Des promesses à prendre avec beaucoup de pincette cependant, mais qui ne sont pas venues seules.


Même si Gunn a eu l'indélicatesse de traiter un tel sujet d'actualité avec la subtilité d'un pachyderme, il a au moins le mérite de faire osciller autour de ce dernier une pléthore de personnages réussis à sa façon, rendant cet univers on ne peut plus attachant qu'auparavant.


David Corenswet incarne un Superman ainsi qu'un Clark très convaincants ; jeune et fougueux dans ses principes comme dans ses pouvoirs, mais encore trop souvent faillible, prompt au jugement d'autrui et de se sentir jugé par lui. En définitive, un humain auquel on peut s'attacher, et ce n'est quand même pas une mince affaire lorsqu'on a devant soi un personnage indestructible et donc par essence... bidon. One Punch Man, à sa propre manière, avait été une petite bulle d'air frais nous le rappelant. Les supers pouvoirs, ils peuvent briller avec le temps et y aller crescendo à mesure qu'il prend de l'assurance dans son rôle de leader et de sauveur, là il fallait d'abord faire briller autre chose : son humanité.

On a donc un Clark certes parfois à fleur de peau, et ayant (un peu trop) rarement l'ascendant dans les combats, mais qui prouve systématiquement son envie d'être là pour les autres et de faire le bien, son intégration dans ce monde et son attachement à celui-ci, à son entourage.


J'ai beaucoup apprécié Lex Luthor aussi. Son machiavélisme et sa haine de l'autre 2.0 m'ont plu dans le cadre de ce nouvel univers. Comme quoi, il n'y a pas besoin d'être subtil pour que ce soit réussi.


Pour ce qui est du reste, Lois Lane intrigante mais que l'on voit finalement peu. Sympa de voir Edi Gathegi bénéficier d'un rôle plus conséquent après le gaspillage express de son perso dans First Class. Le reste de l'équipe était amusante. Très curieux de voir Millie Alcock car j'ai instantanément kiffé son énergie dans le perso de Supergirl malgré la brièveté de son apparition.


En somme, un film extrêmement maladroit par bien des aspects, mais tout aussi rafraichissant par d'autres. La balance est cependant un peu trop déséquilibrée pour que je le trouve vraiment bon. C'était donc... ok.

Chernobill
5
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le 21 août 2025

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Chernobill

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