Hors d'œuvre
Saison 1 On l'a attendu, on était pas convaincu (surtout après l'échec grinçant de Bates Motel) mais on l'a vu et... Mon Dieu, quel chef d'oeuvre. Hannibal c'est plus qu'une série sur l'un des serial...
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le 21 juin 2013
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14
Dès son pilote, Hannibal installe une tension rare : un polar haletant, tordu, esthétisé à l’extrême, où la violence devient langage, et le silence, soupçon.
Bryan Fuller (créateur visionnaire) reprend les codes du procedural pour mieux les faire exploser : ici, on ne “résout” pas les crimes. On les traverse, on les absorbe, on les incarne.
Au cœur du récit : la relation magnétique et dérangeante entre Will Graham, profiler hyperempathique qui flirte avec la folie, et Hannibal Lecter, psychiatre gourmet, manipulateur, génie du meurtre et esthète morbide. Ce face-à-face — entre séduction, destruction, fascination, amitié perverse et amour trouble — est l’axe central d’un récit qui explore la frontière ténue entre soin et prédation, entre clairvoyance psychiatrique et manipulation clinique.
La série offre une visibilité rare de la psychiatrie, de ses outils, de ses zones grises. Les hallucinations de Will, ses dissociations, son hypersensibilité sont traitées avec une forme d’empathie clinique inédite, jamais pathologisante, mais toujours inquiétante. Gillian Anderson (parfaite, impériale) incarne d’ailleurs la psy la plus classe, ambivalente et glaçante de l’histoire des séries. Mais c’est Mads Mikkelsen qui crève tout : un Hannibal à la fois charismatique, monstrueusement raffiné, doux et terrifiant. Il ne joue pas Lecter, il le redéfinit — en dandy carnassier, amoureux du chaos et du contrôle.
L’esthétique ? Incroyable. Chaque épisode est une composition picturale, orgie de visuels baroques, d’ombres, de plats magnifiquement mortels, de ralentis hallucinés, de visions cryptiques. C’est plus qu’une série policière : c’est une œuvre sensorielle, presque mystique.
Conclusion : Hannibal n’est pas une série pour tout public. C’est un objet étrange, sublime, dérangeant. Mais pour qui s’y laisse glisser, c’est un chef-d’œuvre total : narratif, esthétique, sensoriel, philosophique. Un polar sous acide, un cauchemar romantique, une fresque mentale sur le mal, la beauté, et la proximité troublante entre soin et domination. Un art consommé du frisson et du filet de sang sur nappe blanche.
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Créée
le 24 juil. 2025
Critique lue 2 fois
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