Avant de quitter Hong Kong pour Hollywood et ses blockbusters fades, John Woo signe avec HARD BOILED un baroud d’honneur qui tient de la quintessence du cinéma d’action.
Après THE KILLER, plus besoin de prouver qu’il est le maître absolu des fusillades inventives et chorégraphiées. Pourtant, avec HARD BOILED, il pousse le curseur encore plus haut. Dès les premières minutes, le ton est donné : pas un instant de répit. Le réalisateur hongkongais filme la destruction d’une simple caméra de surveillance avec la même intensité qu’une explosion de voiture. La démesure est totale, mais loin d’épuiser, au contraire, elle galvanise. Et la séquence finale, un assaut pyrotechnique de plus de trente minutes dans un hôpital, reste une leçon de mise en scène et de rythme. Totalement jouissif.
Le scénario n’est qu’un prétexte pour enchaîner les morceaux de bravoure, mais malgré une trame classique, John Woo réussit à nous surprendre avec un twist de mi-parcours.
Les deux acteurs principaux éblouissent l’écran. Tony Leung pue la classe et Chow Yun-Fat déborde de charisme : leurs confrontations, qu’elles soient verbales ou physiques, sont un régal et donnent une vraie épaisseur à ce déluge d’action. On aimerait les voir partager l’écran plus souvent.
On en a pris plein la gueule pendant plus de deux heures et on en redemande. John Woo nous refera encore vibrer une dernière fois avec l’excellent VOLTE/FACE, mais il faudra attendre Gareth Evans et ses THE RAID pour retrouver un tel niveau d’intensité et de virtuosité.