Vu F1 de Joseph Kosinski. Véhicule à la gloire de Brad Pitt, comme Top Gun : Maverick l’était pour Tom Cruise. Jerry Bruckheimer à la production. Toute une promesse pour les amateurs du genre.
Côté spectacle, le contrat est largement rempli. Les scènes de course sont immersives, nerveuses, d’une lisibilité totale — mention spéciale aux arrêts au stand, très bien montés. On sent la recherche d’authenticité : pas une fois je n’ai remis en cause ce que je voyais à l’écran. Malgré tout, le film finit par ronronner un peu. Le film aurait gagné à être plus resserré, ou à creuser ses enjeux.
Faut dire que le film ne brille pas par son scénario : un vieux briscard revient sur les circuits pour coacher un jeune pilote ambitieux, prouver qu’il en a encore sous la pédale, et régler ses comptes avec son passé. C’est vu et revu, mais la relation entre les deux pilotes fonctionne et on prend plaisir à voir Brad Pitt jouer les francs-tireurs et semer le désordre sur la piste — le fameux “Plan Chaos”.
Brad Pitt, justement. Lunettes de soleil, sac sur l’épaule, sourire en coin : le film célèbre en fanfare le retour du sexagénaire le plus décontracté de l’Ouest. Et de cow-boy, il en est bien question, tant le film réhabilite une virilité à l’ancienne — celle de l’homme taiseux, droit dans ses bottes, qui garde ses failles pour lui. Un type de masculinité un peu poussiéreux, que le film ne cherche jamais à interroger.
Le film a quand même fait l’effort d’intégrer un personnage de femme-ingénieure mais malheureusement, il n’en fait pas grand-chose. Elle se résume finalement à un love interest alors qu’elle aurait pu bousculer un peu plus les codes de cet univers ultra-masculin.
On passe un bon moment, mais dans l’ensemble, c’est un film à l’ancienne, un peu ringard, bien exécuté mais sans surprise. Un produit calibré pour sa tête d'affiche, qui plaira aux nostalgiques du cinéma des années 80-90.